Le rush des personnes démunies ou dans le soutien d'une aide sociale est le quotidien devant le siège de la direction de wilaya de l'action sociale. Elles se présentent tôt le matin par dizaines pour tenter de décrocher le fameux ticket ou bon qui leur permet d'accéder à une aide. Elles sont de tout âge et des deux sexes. Il y a les recensés par les services de cette structure décentralisée du ministère de l'emploi et de la solidarité et il y a les autres. Ce sont ces derniers qui posent problème car sans aucun repère, parfois même sans identité. Selon plusieurs d'entre eux, ils laissent tomber pour un jour « la manche » sur les places publiques pour s'installer sur le perron et les bancs de la DAS. La plupart n'ont aucun papier d'identité. D'autres présentent d'anciennes cartes périmées établies dans une autre wilaya. Il y a enfin les sans domicile fixe. Ils ne discutent pas de la pluie et du beau temps, ils n'en ont cure, mais de ce que peut bien leur offrir cette structure où l'accueil est régulier. Ce souci n'est pas partagé par les habitués des lieux. Au 31 décembre 2006, ces derniers forment un groupe de 1423 personnes à être inscrites sur le registre de la DAS. Elles se disent démunies car ne bénéficiant pas d'une couverture sociale pour prétendre à des soins gratuits. Ce nombre a été déterminé après une enquête effectuée par la DAS sur 3058 dossiers qui lui ont été soumis depuis 2004. La même structure a rejeté 1579 dossiers et différé sa décision sur 56 autres jugés incomplets. Dans le lot, seuls 371 ont réussi à décrocher la carte DAS/CNAS qui leur ouvre toutes les portes de la médecine gratuite. 1423 personnes inscrites comme étant dans le besoin sur 3058 dossiers étudiés sont des chiffres bien en deçà des espoirs des 38 832 familles démunies. Et encore, il s'agit de familles principalement concentrées dans le chef-lieu de wilaya. A El Hadjar, Sidi Amar, Berrahal, Chetaïbi, Oued El Aneb, El Bouni, elles sont des centaines à ne pas trouver quotidiennement le nécessaire pour manger à leur faim. Il faut dire que la nécessité pour chaque demandeur de carte d'aide sociale de verser 480 DA pour bénéficier du certificat négatif au registre de commerce n'encourage pas à se présenter au guichet de la DAS. Ces 480 DA à verser obligatoirement, représentent pour les démunis un trésor qui leur permet d'assurer aux leurs, le pain et le lait durant plusieurs jours. Une situation face à laquelle la DAS reste impuissante. D'où l'appel lancé pour la gratuité de la délivrance de certificat négatif à quiconque présenterait une correspondance de la DAS. L'intervention de la DAS ne s'arrête pas à ce type d'action d'assistance. Il y a également l'aspect préemploi, que la DAS semble bien maîtriser. En 2006, 59 jeunes dont 40 universitaires et 19 techniciens supérieurs ont pu être placés dans différentes institutions. 23 d'entre eux ont été recrutés par les différentes structures de la DAS dont les centres psychopédagogiques, l'école des sourds-muets, celle des non-voyants. N'ayant même pas de quoi s'acheter un sachet de lait pour se nourrir, cette insuffisance s'explique par, selon la DAS, l'incapacité de la majorité de ces personnes démunies de s'octroyer le certificat négatif au registre de commerce qui coûte à son demandeur 480 DA. Et dans le cas contraire, les bénéficiaires ne peuvent pas faire profiter leur épouse et enfants des soins gratuits.