Situé à un jet de pierre du chef-lieu de la commune de Saharidj, 50 km à l'est de Bouira, le village d'Ath Oualvane compte parmi ceux ayant enregistré le plus grand nombre de martyrs durant la révolution. Mais, cela ne semble procurer aucun privilège à ses habitants. Le triste hameau appelé jadis Tizi Ouahlima demeure à plusieurs encablures du développement. De l'avis de ses habitants, c'est la contrée oubliée. Tout vient à manquer en effet. Des routes défectueuses, manque d'infrastructures et de moyens de transport. La dégradation des conditions sécuritaires de ces dernières années n'a pas manqué d'accentuer la misère de ces villageois. Plus d'agriculture à présent. Les champs qui, jadis, faisaient la fierté des Ath Oualvane, où l'on cueille tous les fruits ne sont plus que de vulgaires prairies offrant une image hideuse de ce qu'est devenu ce village. La fierté d'antan semble céder devant la misère ambiante. Les jeunes désœuvrés, les écoliers, les femmes, personne n'échappe à la règle. Chacun à son lot de souffrance. Dans ces circonstances, les villageois n'ont qu'à prendre leur mal en patience, d'autant que toutes les doléances adressées par le passé, aux différents responsables, sont restées lettre morte. Par ici, filles et garçons (les écoliers) sont obligés, chaque jour que Dieu fait, de parcourir une distance de presque 3 km pour rejoindre le chef-lieu municipal. Car c'est à ce niveau seulement qu'on peut espérer prendre un taxi. Même cas pour les travailleurs. La jeunesse est tout bonnement livrée à elle-même. Par ici, aucun moyen de distraction. Ni cafétéria, ni KMS et ni encore moins de cybercafé. Le seul terrain de foot réalisé par les villageois, il y a de cela quelques années, est loin d'offrir un endroit idéal pour la pratique du sport ni d'avoir les commodités requises. C'est dire qu'à Ath Oualvane, le dépit prend toute son ampleur. Les vieux craignent pour leurs enfants. Les fléaux comme drogue et autre délinquance juvénile n'en sont pas loin. Pour cela, les villageois attendent un geste fort de la part des autorités, seul moyen de les délivrer du dénuement.