La lutte contre la contrefaçon du médicament nécessite un effort concerté et une coopération internationale, ont indiqué le vice-président de l'European Federation of Pharmaceutical Industries and Associations et le président de Sanofi Aventis, Jean François Dehecq, lors de la conférence de presse qu'il a animée conjointement avec le président de L'EFPIA et directeur général de Bayer Heathcare, Arthur Higgins, à Paris, le 19 juin, sur la contrefaçon du médicament. Il a rappelé que les différents acteurs de la lutte anti-contrefaçon soulignent le besoin d'une réglementation qui soit appliquée au niveau international. Car, « la contrefaçon du médicament est entre les mains d'organisations internationales maffieuses », a-t-il ajouté, avant de l'assimiler au terrorisme. Selon lui, aucun pays n'est totalement à l'abri de la contrefaçon. Selon une récente analyse de l'OMS, la contrefaçon est plus importante dans les régions où le contrôle et l'application de la réglementation pharmaceutique sont les moins stricts. « On constate aujourd'hui que les spécialités pharmaceutiques les plus fréquemment contrefaites incluent des traitements modernes portant sur des pathologies lourdes, telles que les cancers, les maladies cardiaques, les troubles psychologiques et infections, alors que, précédemment, la contrefaçon touchait davantage des traitements dits de conforts », a-t-il signalé, et de préciser que les médicaments contrefaits peuvent contenir des substances toxiques, pas de principe actif, ou des principes actifs en quantités erronée. Il incrimine ainsi le commerce parallèle qui a favorisé le développement de ce fléau en Europe. Les enjeux d'un accroissement de ce marché parallèle auraient de fortes conséquences sur l'économie mondiale et le domaine de la santé. Ce sont les raisons pour lesquelles, certaines industries pharmaceutiques ont choisi de mettre en place des procédures de traçage. Ce qui permettra de garantir ainsi la qualité, la sécurité et l'efficacité thérapeutique des médicaments. Certains dispositifs sont d'ores et déjà utilisés pour tracer et authentifier les produits pharmaceutiques, tels que l'étiquette intelligente basée sur la technologie RFID (Radio Frequency Identification), l'utilisation d'étiquettes à bulle pour emballages pharmaceutiques, ou bien encore des systèmes d'intégration technologiques via l'étiquetage, l'emballage ou un concept basé sur le croisement des informations. La proposition de l'EFPIA de lancer le projet-pilote pour un système unique de code barre Dalta matrix, qui permettra au pharmacien de vérifier chaque emballage de médicament avant de le dispenser au patient, est considéré comme la meilleure option aujourd'hui et pourra être utilisée comme le standard de l'Union européenne. L'expérience sera lancée avant fin 2008 en Allemagne pour être généralisée au niveau international. Il est aussi question des propositions de durcissement de la législation européenne avant la fin de l'année, dans le cadre du nouveau « Pharmaceutical package ». L'EFPIA recommande ainsi une interdiction européenne de reconditionner les médicaments, un système d'identification des médicaments harmonisé dans toute l'UE, de définir les responsabilités de tous les acteurs impliqués dans la chaîne de distribution, d'envisager des sanctions lourdes pour trafic de produits contrefaits, et de sensibiliser les patients contre l'achat des produits des pharmacies sur Internet.