Le groupe Sanofi Aventis, numéro un européen de la pharmacie, a inauguré jeudi à Tours (centre) le laboratoire central anti contrefaçon (LCAC), le premier du genre en Europe, pour lutter contre la contrefaçon de médicaments. « Trop longtemps, nous avons sous-estimé le phénomène de contrefaçon du médicament, qui d'une production marginale s'est aujourd'hui complètement industrialisé », a expliqué à la presse Jean-François Dehecq, le président du conseil d'administration de ce groupe, quatrième mondial. Selon des estimations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les médicaments contrefaits représenteraient 10% du marché pharmaceutique mondial, soit 45 milliards d'euros. Ce laboratoire est « le premier en Europe », selon M. Dehecq. « La contrefaçon a un impact négatif d'environ 2% à 3% sur notre chiffre d'affaires et c'est un fléau de santé publique qui prolifère très rapidement », a-t-il ajouté. D'une superficie de 280 m2 pour un coût d'un million d'euros, le laboratoire central anti contrefaçon est constitué de 6 chimistes et doté de technologies de pointe pour analyser les emballages, notices et effectuer des analyses chimiques les plus poussées sur les échantillons suspects. Les résultats obtenus permettront de constituer une « carte d'identité » des contrefaçons et de « remonter les filières », majoritairement « installées en Chine et juste derrière en Inde », selon M. Dehecq. Créé en 1967, le site de Tours est dédié à la fabrication et au conditionnement des formes solides orales, comprimés et gélules. Le site emploie 450 personnes et a produit plus de 60 millions de boîtes en 2007.