« 19% des dépenses mondiales sont consacrées à la recherche et au développement » La lutte contre la contrefaçon de médicaments permettra aux entreprises victimes des conséquences de la contrefaçon de consacrer un investissement plus important dans la recherche et le développement des produits thérapeutiques, a-t-on signalé lors de cette conférence de presse. Selon le rapport de l'association de l'industrie pharmaceutique européenne, le secteur pharmaceutique représente 19% des dépenses mondiales de R et D et 5,8% des exportations de produits fabriqués dans l'union européenne. « Depuis plus d'une décennie maintenant, l'Europe a progressivement perdu du terrain dans le domaine de la recherche et a vu ses activités de recherche et développement se délocaliser vers d'autres parties du globe, et notamment vers les Etats-Unis où l'environnement général est plus favorable à l'innovation pharmaceutique », a déclaré le Brian Ager, directeur général de l'EFPIA. Il a indiqué qu'entre 1990 et 2007, les investissements dans R et D ont été multipliés par 5,2 aux Etats-Unis, contre seulement 3,3 en Europe. « On observe, par ailleurs, une croissance rapide des activités de recherche dans les économies émergentes, comme en Chine et en Inde. Aujourd'hui, des sites de R§D quittent l'Europe pour l'Asie », a-t-il ajouté. Si rien n'est fait pour stopper cette tendance, son impact, a signalé Ager, sera dramatique sur l'expertise pharmaceutique européenne et se fera sentir dans les toutes prochaines années. « Il faut un arsenal pénal harmonisé » A la question de savoir si la stratégie globale engagée par l'EFPIA touchera les pays d'Afrique, particulièrement le Maghreb, le vice-président de l'EFPIA et président de Sanofi Aventis, Jean François Dehecq, signale que son organisation travaille en coopération avec les pays du Sud, pour, justement, aider à freiner le développement de ce fléau. Il y a aussi une coopération entre les Etats pour justement protéger le médicament. L'Europe est-elle capable d'apporter la solution à elle seule ? Pour M. Dehecq, la réponse est non. Car, il estime qu'il faut un arsenal pénal harmonisé, avec le développement d'une diplomatie internationale liée à la santé. La contrefaçon est un phénomène planétaire et les contrefacteurs sont présents sur le marché mondial. « Créer un nouveau partenariat » Le président de l'EFPIA et directeur général de Bayer Heathcare, Arthur Higgins, a appelé à un nouvel esprit de coopération et de partenariat entre l'industrie pharmaceutique et l'ensemble des acteurs du secteur. Il a souligné que le processus d'innovation pharmaceutique est de plus en plus long et complexe. Pour lui, l'initiative médicament innovant constitue un bon exemple de partenariat pour accélérer Recherche et Développement (R et D), de nouveaux médicaments, et peut servir de modèle pour des projets de collaboration dans d'autres domaines, notamment dans la prévention. L'industrie pharmaceutique, a-t-il ajouté, représente en Europe plus de 15% des dépenses totales privées de R et D et 5,8% des exportations de produits fabriqués en europe.