De nouvelles dispositions ont été adoptées en vue d'améliorer la qualité de la formation des candidats. Le nombre de cours pratiques et théoriques dispensés sera augmenté. De nouvelles dispositions ont été adoptées par le ministère des Transports en vue d'améliorer le mode d'enseignement des auto-écoles. Désormais, les futurs candidats ne pourront pas passer deux épreuves en l'espace de 15 jours comme cela se faisait jusqu'à présent. Dorénavant, la durée qui va séparer un examen du suivant sera d'un mois. Aussi, les auto-écoles sont tenues obligatoirement de dispenser pour chaque candidat un minimum de cours théoriques (10 heures) et de cours pratiques (15h) pour être inscrits à passer l'examen de la catégorie B. Pour les catégories C et D, un minimum de cours théoriques de 10 h et pratiques (même durée) est exigé. Sur un autre plan, les gérants d'auto-école de la wilaya de Tizi Ouzou employant des moniteurs, sont tenus de présenter systématiquement à chaque trimestre, une copie des états de salaire de tous les employés exerçant au sein de leur établissement. Ces moniteurs devront être présents à chaque contrôle ainsi que le jour de l'examen. « On s'achemine vers un permis de qualité à 30 000 DA vu que le ministère imposera aux auto-écoles 30 leçons de code et de conduite d'une heure chacune », commente Abderrahmane Babouche, vice-président de l'Association des auto-écoles de la wilaya. A Tizi Ouzou, les tarifs d'inscription au permis de conduire ont doublé depuis le 1er mai dernier passant de 7 700 DA à 15 100 DA. Avec ce nouveau prix, le candidat ouvre droit à 15 leçons de conduite de 800 DA chacun 10 leçons de code de 250 DA chacun. Il aura à s'acquitter également de 3 droits d'examen (600 DA). « C'est un réajustement du tarif d'inscription. L'ancien est resté longtemps insignifiant vu les charges d'exploitation des auto-écoles. L'initiative est de notre association. Elle vise à uniformiser ce prix et éviter la concurrence déloyale », précise notre interlocuteur. Il s'agit aussi d'améliorer la qualité de la formation du candidat. Directeur d'auto-école à Tizi Ouzou, en activité depuis 1981, M. Babouche est formel : « La première cause des accidents de la circulation n'est pas l'état de la route ou du véhicule, c'est la mauvaise conduite. » Le mode d'apprentissage actuel de la conduite automobile y est pour beaucoup dans cette tragédie, selon des observateurs. L'administration distribue les agréments à tour de bras sans le respect de la norme qui mentionne une auto-école pour 6000 habitants. M. Sahouli, gérant d'auto-école à Azazga, met l'accent sur la mauvaise formation des moniteurs. « Il y a quelques années, il fallait justifier de deux années d'expérience en tant que moniteur pour exercer cette activité. »Il ne manquera pas par ailleurs de dénoncer les conditions d'exercice de la profession : « Nous avons un circuit qui est occupé 4 fois par semaine pour cause de marché. Nous sommes des SDF. Le jour de l'examen, on se débrouille comme on peut. Nous partageons une aire de stationnement avec des chauffeurs de fourgons. Trouvez-vous normal qu'on emmène les candidats au stade du lycée Chihani pour leur faire leurs épreuves de manœuvres ? » L'anarchie qui caractérise ce secteur d'activité et la précarité de la profession depuis des années n'est pas sans incidence sur la qualité de la formation. Au lieu des 15 leçons de conduite requises, l'élève n'en fait que la moitié. Une leçon qui devrait durer 45 mn ne dure parfois que 15 mn vu que le moniteur emmène trois candidats à la fois et les fait passer au volant un quart d'heure chacun. La généralisation de la formule « permis assuré » jumelée à un enseignement souvent catastrophique, a inévitablement engendré un fort taux d'accidents de la circulation. Une personne mal formée devient un danger public au volant.