Le gouvernement semble vouloir prendre en charge le regain sans précédent de la violence dans les différentes arènes sportives. Le conseil de gouvernement a en effet examiné et adopté hier un projet de décret exécutif fixant les attributions, la composition et le fonctionnement du comité national de coordination intersectorielle pour la prévention de la violence dans les enceintes sportives. Le porte-parole du gouvernement, Abderrachid Boukerzaza, qui reprend à l'occasion ses rencontres avec les journalistes au Centre international de presse (CIP), a livré les détails de ce plan de lutte au niveau institutionnel. Ce comité national qui associera tous les départements ministériels aura également des commissions locales au niveau de toutes les wilayas du pays. Si au niveau central, il sera chapeauté par le ministre de la Jeunesse et des Sports, auteur du projet de décret, les walis seront chargés d'assurer le management et le suivi des comités locaux au niveau de chaque wilaya. Plus généralement, il s'agira pour cette structure – première du genre – d'enquêter sur les raisons et les motivations à l'origine des actes de violence dans les enceintes sportives. Le comité, qui aura à s'inspirer des rapports de ses « antennes » locales, devrait également déterminer les voies et moyens à même de juguler le phénomène. Boukerzaza parle d'une stratégie nationale de prévention contre la « violence » à laquelle le comité national devrait aboutir. Mais avant d'en arriver là, les comités locaux devront arrêter leur programme de travail et d'activité. Ils auront en outre à proposer des procédures à prendre et la conduite à tenir pour garantir le succès des manifestations sportives. L'instance nationale est appelée à élaborer un rapport annuel sur son travail de lutte contre la violence en plus du journal régulier. Le chef du gouvernement a insisté, d'après Boukerzaza, sur la nécessité de concrétiser « en urgence » ce comité. Il a par ailleurs exhorté le ministre du secteur à associer dans son entreprise la société civile, mais surtout les dirigeants des clubs. Ce décret exécutif, rappelle le ministre, repose juridiquement sur la loi de 2004 relative à l'éducation physique et sportive. Voilà qui donne aux pouvoirs publics un instrument légal pour lutter contre la violence dans les stades qui a pris cette année des proportions inquiétantes, à tel point que la fin de saison footballistique a été tout simplement cauchemardesque. Sur un autre plan, le 2e conseil de gouvernement sous la conduite de Ouyahia a planché sur quatre projets de décrets exécutifs émanant du ministère de l'Enseignement supérieur. Il est question d'abord de celui portant sur le régime des études en vue de l'obtention du diplôme de licence, de mastère et du doctorat (LMD). Le deuxième décret exécutif fixe la composition et le fonctionnement du conseil national de la recherche scientifique qui sera créé. Toujours au chapitre de la recherche scientifique, un décret exécutif modifiant et complétant celui du n°92-22 du 13 janvier 1992 portant sur la création, l'organisation et le fonctionnement des commission intersectorielles de promotion, de programmation et d'évaluation de la recherche technique. Un dispositif, pour peu qu'il soit autonome, est à même de mettre fin aux pratiques frauduleuses dans ce domaine. Commentant toutes ces mesures, le ministre rappelle que le nouveau système d'enseignement LMD a donné ses fruits dans le cadre de la réforme. Il en veut pour preuve que 24 000 étudiants ont décroché déjà leur mastère et 4100 autres leur doctorat depuis la mise en œuvre de la loi d'orientation de l'enseignement supérieur en 1998.