Las de n'être pas entendue par les autorités locales, une délégation des riverains de la rue de la mosquée de la cité Moulay Mustapha s'est adressée à la presse pour protester contre la tenue d'un marché informel des fruits et légumes, un marché quotidien dont elle dénonce les nuisances sonores et autres désagréments. Ce qui ajoute à l'incongruité de la situation, c'est qu'à une cinquantaine de mètres de là, donnant sur l'immense place du quartier, il existe un marché couvert de dix-huit carreaux dont deux seulement sont occupés. Ce lieu est étrangement vide au point que la commune ne réclame plus de loyer aux deux légumiers qui n'ont pas été tentés d'investir l'informel. De fait, la ville perd une source de revenus, mais encore, sur la rue de la mosquée, la santé du citoyen est mise à mal puisque la plupart des produits sont étalés à même le sol dans des conditions d'hygiène déplorables. Ce qui est bizarre, c'est qu'à l'autre bout de la ville, dans l'ancien centre, il y a un marché couvert constamment bondé et où les conditions d'hygiène ne s'améliorent que lorsque les commerçants menacent de recourir à une action de protestation. La troisième absurdité réside dans l'ouverture à Sidi Saïd d'un troisième marché couvert, à équidistance des deux premiers et plus vaste que les deux réunis. Il reste désespérément vide depuis son ouverture fin 2002, avec un seul légumier et le dépôt de vente de l'Oravio. Le réaménagement des anciens hangars est ainsi un manque à gagner à tout point de vue. Cela n'a pas incité le promoteur qu'est l'agence foncière de revoir à la baisse les prix de location jugés prohibitifs par les potentiels locataires. Par ailleurs, si un parking a été aménagé pour accueillir la clientèle véhiculée, pour celle qui emprunte les transports en commun, aucun arrêt pour les autobus ou les taxis n'a été établi. A quand, alors, une vraie concurrence des prix sur les fruits et légumes, Aïn Témouchent étant réputé pour la cherté de ce qui s'écoule ?