L'Armée nationale populaire (ANP) vient de renforcer son commandement et de consolider son organisation. Vingt-deux colonels sont en effet élevés au grade de général, à l'occasion de la célébration du 46e anniversaire de l'indépendance. La cérémonie de remise de grades, présidée par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, également ministre de la Défense nationale et chef suprême des forces armées, s'est déroulée hier au siège du ministère de la Défense nationale (MDN). La liste nominative des promus a été donnée intégralement par l'agence officielle APS. Il s'agit de Saïd Maameri, Abdelkader Aït Ouarabi, Boumediene Maazouz, Youcef Bensaci, Abdelkader Benzekhroufa, Mustapha Chakor, Boudersa El Hadi, Djamel Karoui, Noureddine Hambli, Rachid Saoudi, Rabah Akkad, Mohamed Boulahouache, Mohamed Guelmami, Abdelkader Kherfi, Mustapha Segueni, Bouabdellah Meliani, Tahar Besbes, Mustapha Debbi, Rachid Chaibi, Mohamed Bachir Souid, Omar Farouk Zerhouni et Mohamed Hadjar. Les attributions ont eu lieu en présence de Abdelmalek Guenaïzia, ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, du général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah et chef d'état-major de l'ANP, et de plusieurs officiers supérieurs. Ayant toujours évolué dans l'ombre et loin des feux de la rampe, il est difficile d'évoquer leur parcours. Mais les promotions semblent obéir aux besoins de l'ANP en matière de professionnalisation, qui est actuellement en phase de concrétisation. La promulgation du nouveau statut des personnels militaires en 2006 était la première étape pour faire de l'ANP une armée professionnelle, répondant aux nouvelles exigences du monde d'aujourd'hui. Certaines promotions peuvent être intimement liées aussi à la (ré)organisation de la lutte antiterroriste qui constitue à l'heure actuelle la priorité de l'armée. La bataille menée durant plus d'une décennie et qui se poursuit toujours a permis certes à la « grande muette », comme aiment à la surnommer les médias, d'acquérir une expérience en la matière, sollicitée notamment par les USA et l'Union européenne. Cette expérience acquise sur le « champ de bataille » a été consolidée par la mise en place d'une nouvelle forme organisationnelle qui tend à garantir plus de cohésion entre l'action menée par l'armée et les différents services de sécurité dont la police. La promotion, le 5 juillet 2006, de l'ancien commandant de la Gendarmerie nationale, le général de corps d'armée Abbès Ghezaïel, avec Mohamed Mediene, chef du DRS, le chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah, au grade des plus prestigieux et enviables, à savoir celui de général de corps d'armée, s'inscrivait dans le cadre d'une nouvelle stratégie de lutte contre la bête immonde. L'un des points importants de cette stratégie est la mise en place d'une coordination efficace entre les différents corps d'armée, notamment entre l'état-major et la Gendarmerie nationale. C'est pour cette raison que le général de corps d'armée Abbès Ghezaïel avait accepté de ne pas prendre sa retraite professionnelle et de veiller à l'unification de l'action des différents services participant à la lutte antiterroriste. Noyau dur de la guerre contre le terrorisme, les services de renseignement, dont les succès et les acteurs restent peu connus du grand public, occupent une place prépondérante au sein même de l'ANP. D'ailleurs, certains des nouveaux promus relèvent plus du Département de renseignement et de sécurité (DRS) que des autres corps de l'armée.