Inauguré en avril 2002, le SAMU de Béjaïa est un service d'urgence médicalisé ayant comme rôle l'intervention primaire comme lors d'un accident de la route et secondaire à l'exemple du transfert de patients lourds d'un secteur à un autre. Ce service connaît depuis quelque temps de grands problèmes de dysfonctionnement qui se sont aggravés depuis 8 mois, suite à l'application de la nouvelle carte sanitaire qui a vu son déménagement de la polyclinique de Sidi Ahmed et son rattachement à l'hôpital Khellil Amrane. La nouvelle structure d'accueil du SAMU présent, des problèmes d'insalubrité qui n'ont fait qu'approfondir un peu plus le désarroi d'un personnel qui tente de réagir à travers un rapport adressé à la tutelle et qui dénonce « la mise à mort programmée » du service. Les signataires, au nombre de 22, citent le manque d'aération des locaux, l'infiltration des eaux usées dans les couloirs et les chambres, l'absence de réserve d'eau qui compromet le respect des normes d'hygiène dans la structure, la saleté et la vétusté de la literie qui n'a pas été renouvelée ainsi que le manque d'aires de stationnement pour les ambulances qui se retrouvent souvent bloquées au moment crucial d'une intervention. Le délabrement des nouveaux locaux aurait même commencé à nuire gravement à la santé des membres de l'équipe du SAMU qui se plaignent de maux tels que les céphalées, douleurs thoraciques, picotement des yeux, étouffement et autres malaises dus à l'insalubrité et au manque d'hygiène, expose encore le rapport. Concernant la logistique, le matériel indispensable pour la prise en charge des malades fait toujours défaut, estiment les signataires du document. Les ambulances, mal entretenues, tombent donc fréquemment en panne. D'autres appareils indispensables au SAMU, comme le tensiomètre électronique, la seringue électrique et la couveuse portative n'existent simplement pas alors que des appareils existant mais en panne depuis des mois, tels que le scope et le défibrillateur, n'ont été ni réparés ni remplacés. Même la pharmacie manque de médicaments ou voit ses produits non renouvelés à temps. Les moyens de communication, qui sont un outil de travail indispensable dans le fonctionnement du SAMU, sont inexistants. Des trois lignes téléphoniques initiales, il ne reste plus qu'une seule et elle ne sert que pour la réception des appels. Le comble est que le personnel est obligé de se procurer jusqu'à la tenue de travail. A cette situation peu reluisante, il faut ajouter un manque de personnel médical, paramédical et d'ambulanciers suite au départ non renouvelé d'une partie de l'effectif. Par ailleurs, la couverture médicale des manifestations sportives empêchent l'équipe du SAMU de prendre en charge les vraies urgences et les appels de détresse qui constituent sa véritable mission. Derrière ce laxisme et cette fuite en avant devant les responsabilités, le personnel du SAMU, qui lance aujourd'hui un véritable appel au secours à la tutelle, entrevoie une volonté manifeste de maintenir le statu quo dont le but est la mise à mort en douceur d'une structure de santé qui ne demande qu'à remplir ses fonctions et à rendre service à la population.