Inauguré en avril dernier, le Samu de Béjaïa est cette planche de salut tant recherchée pour les cas d'urgence. Situé à l'intérieur de la polyclinique de Sidi Ahmed, le Samu est doté de deux ambulances médicalisées et d'une ambulance pour le transport sanitaire. Malgré le manque criant de personnels médical et paramédical, neuf médecins, une douzaine d'infirmiers et cinq chauffeurs travaillent 24 heures sur 24. Des équipes de 12 X 2 se reliant régulièrement afin de faire face aux urgences. Ces dernières ne manquent pas. Les accidentés, les blessés, lors des émeutes, les malades chroniques et les éventuels transferts vers les hôpitaux de la région sont légion. Parfois, un déplacement hors wilaya est nécessaire pour certains soins spécialisés. A notre arrivée sur les lieux en fin de journée, nous serons reçus par le Dr.Bellik. Quatre autres médecins et infirmiers étaient sur place et s'échangeaient les nouvelles de la journée. Une bonne organisation des équipes vient à point nommé pour mettre fin aux multiples lacunes constatées dans les ser- vices des urgences médicales. On nous parlera brièvement des activités du Samu, qui représente cette bouffée d'oxygène attendue par le simple citoyen. C'est en quelque sorte un pronostic vital dans un corps demeuré longtemps inanimé. «Nous avons même essayé d'améliorer nos connaissances en réanimation, et une formation de trois mois a été nécessaire aux médecins du Samu (théorie et pratique)...», nous dira-t-il. Une collaboration avec la Protection civile de Béjaïa demeure tout de même impérative. Et ce qui pourrait manquer le plus dans les ambulances du Samu c'est le système cardio, qui permettra non seulement un gain de temps, mais aussi des interventions plus rapides et plus efficaces, surtout quand les appels sont localisés sur le même itinéraire; ce qui sauvera plus d'un malade à la fois. «En dehors de cette lacune, poursuivra, j'ajouterai que le Samu souffre aussi d'un manque d'obus d'oxygène, et sur le plan effectif, d'un manque de personnel, c'est ce qui fait que pour le moment, une seule des deux ambulances médicalisées est utilisée. Néanmoins, nos équipes essaient, selon les moyens du bord, d'honorer leur mission...» Et quelle noble mission! Quand on sait que parfois, il suffit d'un geste pour sauver une vie.