Lorsqu'on aborde les virages vertigineux et les chemins qui montent vers Aït Khelifa, un village distant de 7 km du chef-lieu de la commune de Beni Amrane, une riche flore couvrant les collines que serpente le chemin, charme la vue et émerveille l'odorat des voyageurs. Le visiteur se laisse envoûter par les chênes, les pins, les genêts et les oliviers dont le petit village d'Aït Aâmer est connu pour l'excellente qualité de ses huiles. Mais ce petit village végète malheureusement dans l'isolement total, faute d'une route aisément praticable et qui devrait donner accès au cœur de l'agglomération. La population, très nombreuse, fait quotidiennement face à de multiples contraintes. Acheminer simplement des commissions, une bouteille de gaz butane, par exemple, vers les domiciles lointains, nécessite des efforts considérables. Une panique s'empare des habitants quand il y a une femme sur le point d'accoucher ou un malade à évacuer en urgence. Que dire alors de l'acheminement des matériaux de construction des habitations ? Cela prend un temps record et quelques projets ne sont, de ce fait, jamais achevés. Les ânes sont alors plus qu'indispensables. La population a cependant réellement rêvé le jour où les responsables de l'APC (lorsque celle-ci était conduite par le FFS) avaient promis de réaliser une route qui devait désenclaver le village. Les habitants ont réellement cru à la fin de leurs déboires et ont commencé à espérer. Avec ce projet, les habitants ne bénéficieraient pas seulement d'une route mais aussi de toutes les commodités qui l'accompagnent. On a alors parlé de l'éclairage public et d'un réseau d'assainissement des eaux usées. Mais des oppositions de nombreux propriétaires des terres que devait traverser la nouvelle route ont empêché le parachèvement des travaux. Les travaux ont été lancés, mais ils ont dû s'arrêter plusieurs fois à cause de malentendus.