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Alain Santi. Directeur général de la Housing Bank for Trade and Finance
« C'est l'eldorado ici »
Publié dans El Watan le 08 - 07 - 2008

Directeur général de la filiale algérienne de la Banque jordanienne, The Housing Bank for Trade and Finance, depuis neuf mois, Alain Santi explique dans cet entretien les ambitions de cette banque installée en Algérie depuis octobre 2003. M. Santi qualifie le bilan de satisfaisant tout en soulignant que la Housing Bank étudie de nombreux projets dans notre pays. Son capital, de 40 millions de dollars, a été ramené à 150 millions de dollars, la propulsant ainsi à la tête du podium des banques privées installées en Algérie. Son directeur général dévoilera aussi le projet d'ouvrir un centre d'affaires à moyen terme. Il indiquera également qu'une réflexion a été lancée pour créer un Equity Fund (Fonds de capital investissement).
La Housing Bank for Trade and Finance (HBTF) va augmenter son capital de façon substantielle. Qu'est-ce qui a motivé cette opération ?
On va passer, après avoir obtenu l'autorisation de la Banque d'Algérie, de 40 millions de dollars à 150 millions de dollars. C'est une augmentation substantielle qui nous permet de devenir la première banque privée en Algérie en termes de capital. On est aujourd'hui la banque la plus capitalisée parmi les banques privées installées en Algérie. Cela prouve que les actionnaires croient énormément en l'Algérie. C'est un très grand pays où il y a beaucoup de possibilités. On a augmenté substantiellement notre capital parce qu'il y a un ratio de division de risques. La réglementation stipule qu'on n'a pas le droit d'aller au-delà de 25% des fonds propres nets. Si on voulait prêter à une société ou à un groupe, cela ne devrait pas dépasser ce seuil. Cela limite automatiquement nos moyens d'action. Cette augmentation de capital va nous donner une respiration beaucoup plus importante. D'autant plus qu'il y a de très grands projets en Algérie qui demandent une intervention des banques assez importante. Cela fait partie de notre stratégie, de ce que l'on veut faire de la banque. Mis à part cette augmentation substantielle de capital, on compte demander l'accord de la Banque d'Algérie pour un changement de nom. Le nom actuel date de plus de 35 ans. La banque mère en Jordanie s'est toujours dénommée, et ce, depuis sa création, Bank Al Iskane ou Housing Bank ou encore la banque de l'habitat. L'activité de la banque a évolué, alors on lui a ajouté « For Trade and Finance » pour lui donner une autre ouverture. Une réflexion qui a été menée au sein du groupe et à travers laquelle il a été fait remarquer que le nom du groupe était un tantinet réducteur, canalisant un seul secteur : l'immobilier et l'habitat. Or, nous n'intervenons pas seulement dans ce secteur. Donc, l'augmentation du capital et le changement de nom vont de pair avec des capacités plus importantes. Notre clientèle est composée de particuliers et de sociétés. A mon arrivée, j'ai passé en revue le portefeuille de la banque et j'ai été agréablement surpris de constater que, en comparaison avec les autres banques privées de la place, la Housing Bank procédait à beaucoup plus de financement d'investissements d'entreprises algériennes. On continue à financer les outils de production et les équipements et on compte également financer le commerce extérieur. Le financement de projets nous intéresse aussi énormément. Là aussi, l'augmentation du capital va nous aider surtout dans les syndicalisations. Aujourd'hui, les banques, pour limiter les risques, font appel à des confrères pour participer à des opérations. On a reçu des appels d'autres banques.
La HBTF est implantée en Algérie depuis octobre 2003. Quel bilan faites-vous de votre présence sur le marché algérien ?
On va fêter notre cinquième anniversaire le 8 octobre de cette année. On en dégage un bilan très positif, que ce soit au niveau de la satisfaction de la clientèle, de l'implantation ou du portefeuille. Ceci se démontre par l'augmentation du capital. Si le bilan n'était pas aussi positif que nous l'espérions, les actionnaires n'auraient pas accepté d'augmenter le capital. Cette augmentation est un signal pour montrer au marché, aux autorités de tutelle, à la Banque d'Algérie que les actionnaires croient en le pays, veulent s'y développer, grandir, y avoir leur part de marché et aider l'économie algérienne.
Quels sont vos enjeux commerciaux pour contrer la concurrence de plus en plus rude, notamment avec l'arrivée de nouveaux intervenants ?
On ne cherche pas à concurrencer les autres banques. C'est un grand pays. Je dis à qui veut m'écouter que c'est l'eldorado ici. Il n'y a pas un autre pays qui offre autant de capacités. Au Maroc, c'est saturé. En Tunisie, c'est la même chose. Aux Emirats arabes unis, aussi. On ne peut non plus penser à concurrencer les banques publiques, qui représentent pas moins de 85 à 90% du marché. Elles sont sur leur territoire et ont un réseau qui couvre toute l'Algérie. Ce que nous voulons faire, c'est être complémentaire avec ces banques. Pour ce qui est des banques privées, chacune a sa stratégie, sa politique, sa clientèle. Nous, notre cible clientèle, ce sont les PME-PMI. Selon une étude, l'Algérie est l'un des rares pays où quand vous ouvrez une agence, elle est rentable au bout d'un an. Ça n'existe nulle part ailleurs. La moyenne dans le monde est de trois à cinq ans.
Envisagez-vous de lancer de nouveaux produits ?
Pour la clientèle de particuliers, on est en train de fignoler de nouveaux produits. Mais en plus des crédits que nous proposons actuellement, on compte lancer des crédits immobiliers. Nous allons aussi lancer des opérations à travers l'internet : consultation à distance des comptes que ce soit pour les particuliers ou pour les entreprises, et d'autres opérations. On travaille beaucoup avec notre banque mère qui propose des produits qui vont sûrement arriver en Algérie. On veut être les pionniers dans certains produits. Nous étudions actuellement les conditions, le coût et la rentabilité pour les lancer très prochainement.
Comptez-vous procéder à de nouveaux investissements en Algérie ?
On va ouvrir de nouvelles agences pour accroître nos capacités sur le marché bancaire. On va donc ouvrir de nouvelles agences à Annaba, Béjaïa, Dar El Beïda. Nous sommes en train de tester un nouveau concept de centre d'affaires. Le premier devrait être à Dély Ibrahim (Alger). On va demander l'accord de la Banque d'Algérie pour couvrir ce qu'on appelle le Grand Alger, qui représente près de 60% des implantations d'entreprises aussi bien étrangères que les activités économiques du pays. Ce centre d'affaires offrira une panoplie de services. On est en pleine gestation, mais on est très avancé sur ce projet.
Quelle appréciation faites-vous du marché bancaire algérien ?
L'Algérie est un pays qui fait cinq fois la France. C'est une population qui dépasse les 33 millions de personnes. C'est aussi un pays qui se trouve à proximité de l'Europe. Il a, par ailleurs, des ressources très importantes. Ses réserves en pétrole, tout le monde les connaît. Sans cela, il recèle d'autres capacités notamment en agriculture toutes aussi importantes. Il y a aussi un secteur privé en développement. Le rôle du banquier devient très important, car il est là pour aider les entreprises algériennes. Ces dernières vont ressentir le besoin d'ouvrir leur capital et, là aussi, je dois souligner que nous sommes en train de mener une réflexion qui sera plus longue à maturer. Nous pensons à monter un equity fund (fonds de capital investissement). C'est quelque chose qui peut se faire et d'ailleurs c'est une idée qui plaît à nos partenaires. Celui qui a compris que l'Algérie est l'eldorado, il a tout compris. Les chinois l'ont compris, les turcs ont suivi. Les Egyptiens aussi. Les tunisiens n'en parlons pas. Il y a aussi les libanais. Il y a quand même une communauté de 8000 à 10 000 Libanais. Et le secteur bancaire algérien est en train d'évoluer. Il évolue à un rythme qu'il ne faut pas critiquer, car c'est un rythme normal. On ne peut pas ouvrir le pays et détruire l'industrie locale. Il faut y aller doucement.


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