Le viaduc le plus haut du monde (plus de 340 m) traverse la vallée du Tarn par l'A75 en évitant la ville de Millau. Le viaduc de Millau qui devait être inauguré hier par le président Chirac accumule records et prouesses techniques. Trois mille personnes ont participé aux travaux - entamés il y a trois ans - de cet ouvrage considéré comme un chef-d'œuvre de l'architecture industrielle. Le projet, dessiné par l'architecte anglais Norman Foster et réalisé par l'ingénieur des ponts et chaussées Michel Virlogeux, a nécessité des matériaux de grande performance, associés à des instruments de haute technologie. Le bitume recouvrant le pont, conçu pour être à la fois souple pour accuser les déformations du tablier en métal et suffisamment dur pour résister au passage de milliers de voitures, a nécessité deux ans de recherches. Les différentes filiales du groupe Effage (n°5 européen du BTP) ont assuré la construction de l'ouvrage. Les principaux fournisseurs sont Arcelor pour l'acier et Lafarge pour le béton. Le viaduc de Millau est garanti pour durer au moins 120 ans en parfait état. Il a coûté 394 millions d'euros (300 pour les travaux, 20 pour les gares de péage et le reste pour les frais généraux et d'études). Il a nécessité 205 000 t de béton, 36 000 t d'acier pour le seul tablier, soit cinq fois le poids de la tour Eiffel. Le viaduc s'étend sur 2460 m. Il a été construit pour désengorger la vallée du Rhône des flux de touristes qui traversent l'Europe du nord au sud, attirer des visiteurs dans la région afin de dynamiser son développement. Sa traversée par les voitures est toutefois payante : 4,90 euros pendant dix mois de l'année et 6,50 euros en juillet et en août. Plus de 500 000 personnes l'ont déjà visité depuis le début du chantier en 2001.