Photo : Sahel La wilaya de Bouira doit se sentir fière d'abriter l'un des plus grands ouvrages réalisés depuis l'indépendance, le viaduc d'Oued Rekham, qui constitue aussi l'un des plus grands du programme de relance économique. Plus grand viaduc à l'échelle du continent africain avec ses 140 mètres de hauteur, il est également classé parmi les plus grands du monde. Situé dans la commune de Aïn Turk, à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de Bouira, cet ouvrage imposant qui se dresse sur 11 piliers au-dessus d'Oued Rekham fait partie de l'autoroute Est-Ouest et se trouve intégré au tronçon de Bouira long de 101 km. Onze années se sont écoulées avant que le projet se concrétise et que l'impressionnant ouvrage enjambe la vallée profonde pour donner à la région un autre aspect. Les travaux ont été caractérisés par la lenteur avant que le chantier connaisse ces dernières années un rythme accéléré, pour qu'enfin une partie de cet ouvrage soit livrée. Le viaduc qui s'élance sur une distance de 745 mètres est constitué de deux chaussées de 3 voies chacune (d'une largeur totale de 28 mètres) et de 3 viaducs : un viaduc d'accès vers Alger de 250 mètres de longueur, un viaduc principal de 420 mètres de longueur, et un viaduc d'accès vers Bouira long de 75 mètres. Réalisée par le groupement algéro-italien GMTP, cette construction qui a nécessité près de 60 000 m3 de béton et 8 000 tonnes d'acier a été érigée sur un sol irrégulier qui a poussé les maîtres d'œuvre à faire appel à des techniques sophistiquées pour que les piliers puissent sortir de terre. Son ouverture complète à la circulation permettra d'éliminer les points noirs caractérisant la RN 05, ce qui facilitera le trafic routier et réduira le nombre d'accidents qui ont fait la triste réputation de cette même route nationale. La fluidité du mouvement des véhicules permettra également aux automobilistes de réduire leur temps de parcours. D'autant plus que, désormais, ils pourront éviter la localité d'Aomar, en empruntant les tunnels de Aïn Chriki, dans la localité de Djebahia. Plus besoin de passer par la fameuse «gare Aomar» dont les points d'arrêt prisés par certains passagers (notamment les commerces et les cafés) accentuent les embouteillages et rendent l'accès difficile vers les différentes destinations. Ce n'est plus le cas pour les automobilistes qui passent sur le viaduc dans le sens Alger–Bouira, ouvert à la circulation en juillet de l'année dernière, et qui apprécient le changement qui en découle en termes de temps et de fluidité. Mais jusqu'à maintenant, les automobilistes n'en tirent pas profit pendant le retour, celui-ci se faisant toujours par la ville d'Aomar, qu'il est impossible d'éviter tant que durent les travaux sur la partie Bouira–Alger. Il va sans dire que l'impact de la construction du viaduc d'Oued Rekham sera plus palpable après la réception de cette 2ème chaussée.