Georges Moustaki sera à Alger, pour la première fois, aujourd'hui. Invité par Arts et Culture, il donnera un concert unique à la salle Ibn Khaldoun. Pour ceux qui ne connaissent pas celui qu'on surnomme le Métèque, « c'est un homme simple, naturel, vif et amusant, piquant parfois », comme le décrit si bien Marc Legras, l'auteur de la biographie de Moustaki sur son site Internet officiel. C'est aussi un grand voyageur ; où qu'il soit, il se sent chez lui. Partout où il va chanter sa révolution permanente. « Je vous chante ma nostalgie, ne riez pas si je rougis, mes souvenirs n'ont pas vieilli, j'ai toujours le mal du pays - Alexandrie. » En plus d'être romantique, le Métèque reste très attaché à ses origines. Youcef Guiseppe Mustacchi est né à Alexandrie, en Egypte, en 1934, il est de parents grecs. Et c'est par admiration pour Georges Brassens qu'il prendra son prénom pour la scène. Instrumentiste, auteur, compositeur, interprète et poète, Moustaki se révèle en 1969 avec Le Métèque (« métèque, juif errant et pâtre grec »), un succès traduit en douze langues et qui lui ouvre les portes d'une soixantaine de pays. Le Métèque lui donne le droit à la parole que revendiquaient les murs de 68. Il passe de l'ombre des vedettes qui chantaient ses chansons à l'avant-scène. Mais depuis ce temps-là, sa carrière s'est chargée de succès, de tournées et de bonheur. Et son dernier album, sorti en janvier 2004, s'appelle Moustaki, sobrement. Le chanteur navigue entre une inspiration neuve et ses racines musicales. Il a enregistré en studio la première chanson qu'il avait composée, il y a plus de quarante ans, et qu'il chantait depuis quelques années pendant ses concerts, Gardez vos rêves. De même, il a pour la première fois gravé la chanson qui l'a fait connaître, Milord, composée à l'époque pour Edith Piaf. D'ailleurs, il en glisse sa version à la fin du disque, très discrètement. Et la nouveauté est sa rencontre avec l'arrangeur et chef d'orchestre Jean-Claude Vannier, notamment compagnon de Gainsbourg à l'époque de Melody Nelson ou de Jonasz au temps de Super Nana. De son impressionnante carrière, Moustaki dira dans un entretien à RFI : « J'ai eu une belle vie. J'ai écrit sur des choses qui m'intéressaient, j'ai rencontré les gens que je voulais rencontrer. Après, tout l'aspect industriel, professionnel, toutes les médailles, les distinctions, c'est juste un étonnement. » Ce qui résume parfaitement le personnage.