Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la commune de Oued El Aneb, dans la daïra de Berrahal, qui renferme des richesses diverses, notamment des gisements de marbre et des carrières de différents matériaux, offre l'image d'une localité des plus démunies de la wilaya de Annaba. La commune croule aujourd'hui sous le poids des dettes et pâtit d'un chômage endémique. La situation sécuritaire est pour beaucoup dans cette paralysie multisectorielle dont souffre cette contrée sévèrement meurtrie par la violence terroriste durant la décennie noire. Malheureusement, aujourd'hui encore, la situation demeure précaire dans cette région située au piémont du versant sud des monts de l'Edough, 30 km à l'ouest de Annaba, soit la plus proche des localités longtemps infestées par les hordes sanguinaires, entre autres, Kef Bouacida, Metessaâ, Ch'hiba, Kef Rakhrakh et Bouchachia. Ces zones ont été le théâtre de nombreux actes criminels, dont le lâche assassinat à l'arme blanche, en 2002, de quatre ressortissants ukrainiens. Les habitants vivent à 70% de l'agriculture, première vocation de cette municipalité qui s'étend sur quelque 18 900 ha. Cependant, beaucoup d'entre eux ont abandonné le travail de la terre fuyant le racket permanent des groupuscules basés dans les monts de l'Edough. Livrés à eux-mêmes pendant plusieurs années, les agriculteurs en général n'ont, en réalité, pas le choix : ou bien se soumettre aux exigences des islamistes armés, autrement dit payer la « Djezia » (dîme), voire même faire partie carrément du réseau de soutien logistique, ou bien abandonner le travail de la terre. Si, cependant, la situation sécuritaire s'est considérablement améliorée grâce à la présence en permanence des djounouds de l'armée nationale populaire, il n'en demeure pas moins que beaucoup reste à faire pour sortir cette commune de sa léthargie. A titre d'exemple, l'on a révélé, lors de la récente visite de l'ex-wali de Annaba sur les lieux, que dans le cadre de la régularisation d'actes de propriété des terres agricoles, seule une centaine de dossiers sur plus de 1 800 a été régularisée. La seule entreprise qui offrait autrefois du travail à plus de 300 habitants, à savoir l'unité de liège, a été totalement détruite par les sanguinaires, en 1995. Deux carrières d'extraction de matériaux de construction ont repris, ces derniers mois, du service. Et en dépit de la mise en exploitation d'une importante briqueterie, l'on dénombre plus de 5 000 chômeurs. Même, les 60 locaux, réalisés dans le cadre de l'opération 100 locaux par commune au niveau des principales localités de la commune, à savoir Kherraza, Oued Zied et Draâ Errich, n'ont pas été à ce jour livrés. Malgré des aides, jugées conséquentes, qui lui ont été accordées depuis l'année 2000, soit près de 80 MDA (millions), la commune de Oued El Aneb, qui n'a lancé, depuis, qu'une dizaine d'opérations de développement de petite envergure, se trouve aujourd'hui criblée de dettes à la grande interrogation des pouvoirs publics. Ainsi, de l'alimentation en eau potable, en passant par la couverture sanitaire, au réseau d'éclairage public à celui du gaz, au transport scolaire, tout est déficit et négation. En matière d'infrastructures sportives et de jeunesse, un manque quasi-total est à signaler dans cette commune, bastion de la guerre de Libération nationale.