En attendant que le gouvernement accorde les licences 3G, les technophiles algériens se contentent de suivre la folie du iPhone par articles de presse interposés ou à travers des reportages de télévision : Djezzy, Mobilis et Nedjma n'ont pas encore osé proposer le iPhone ! Quant au nouvel iPhone, il a été mis en vente vendredi dernier en Europe et en Asie, où des acheteurs impatients campaient depuis plusieurs jours devant les magasins pour être parmi les premiers à s'offrir le combiné d'Apple. Le premier exemplaire de l'iPhone 3G, qui fait à la fois office de téléphone mobile, de baladeur iPod et de navigateur internet et doté d'un écran tactile, a été vendu à un étudiant de 22 ans de Nouvelle-Zélande. Les magasins du pays avaient ouvert à 00h01 dans la nuit de jeudi à vendredi. Le produit était disponible vendredi dans une vingtaine de pays en Europe, aux Etats-Unis et en Asie. « Je vais recharger le téléphone, jouer un peu avec et passer une bonne nuit », a déclaré Jonny Gladwell, qui a fait la queue pendant 60 heures dans le froid devant une boutique Vodafone pour être le premier au monde à acheter un iPhone. A Londres, la file d'attente devant le magasin 2, filiale de l'Espagnol Telefonica s'étendait sur plusieurs mètres. « Nous avons reçu beaucoup de commandes. C'est la première fois qu'il y a une telle demande. Je pense que c'est sans précédent », a déclaré Steve Alder, responsable de 2. Le créateur du Macintosh et de l'iPod compte sur ce nouvel iPhone pour prendre d'assaut le marché naissant des smartphones (mobiles multimédia) où il est en concurrence avec les Sud-coréens Samsung Electronics et HTC et le Finlandais Nokia. La première version de l'iPhone, dont 6 millions d'exemplaires ont été à ce jour vendus dans le monde, avait attiré environ 270 000 acheteurs le week-end de sa sortie. « Le phénomène iPhone va stimuler l'adoption des smartphones. Cela va changer le paysage comme l'iPod l'a fait avec l'industrie des lecteurs MP3 », a déclaré Charles Guo, analyste chez JPMorgan. « Avec son prix agressif, l'attrait pour les smartphones va simplement aller croissant. » Selon une porte-parole de l'opérateur télécoms Vodafone en Nouvelle-Zélande, plus 400 iPhone avaient été vendus à l'ouverture du magasin. L'opérateur télécoms japonais Softbank Corp a pour sa part indiqué que plus de 1500 personnes étaient dans la file d'attente devant son principal magasin à Tokyo. « J'ai trois enfants, mais j'ai supplié mon mari de me laisser partir assister à l'événement », a déclaré Shiho Hishida. Cette jeune femme de 33 ans spécialisée dans le web est partie jeudi de la lointaine ville de Chiba pour rejoindre Tokyo. A Hong Kong, des gardes vêtus de gilets pare-balles et de casques brandissaient des fusils de chasse autour d'un demi-millier d'appareils en vente pour tenir la foule en respect, la ville Etat étant coutumière de débordements lors de grands lancements de produits « C'est juste un téléphone », a fait remarquer Scott James, un Néo-Zélandais qui attendait depuis une heure et demie pour acheter l'appareil. « C'est déconcertant. J'imagine qu'une fois que vous êtes là, ça en vaut la peine. Mais si j'avais su, je me serais abstenu ». L'iPhone équipé d'une puce 3G pour naviguer sur internet en haut débit et d'un récepteur GPS permettant de se repérer est le premier combiné d'Apple à être vendu en Asie. La précédente version n'était disponible qu'aux Etats-Unis et dans quelques pays européens. « Il y a peu de moments dans l'histoire où un produit électronique impressionne autant les foules et celui-ci en est effectivement un », a déclaré Masayoshi Son, le directeur général de Softbank. Selon les analystes, l'iPhone 3G pourrait à lui seul séduire 10,5 millions d'acheteurs cette année dans le monde, sans compter les six millions déjà vendus avec le précédent modèle. Au lancement de l'iPhone en juin 2007, Apple s'était fixé pour objectif d'écouler 10 millions d'appareils d'ici la fin 2008. Le mois dernier, Morgan Stanley a relevé son objectif de cours pour l'action Apple à 210 dollars contre 185, estimant que le géant américain pourrait vendre 27 millions d'iPhone à l'horizon 2009. Le cabinet PiperJaffray est encore plus optimiste en tablant sur 45 millions d'iPhone écoulés d'ici 2009, avec une part de marché de 8% aux Etats-Unis au cours des douze prochains mois pour la firme à la pomme. Mais les analystes ne s'attendent pas à ce que le produit séduise les utilisateurs lambda au Japon, le plus important marché en Asie, en raison de l'absence de certaines fonctionnalités comme les services de télévision ou de paiement électronique très répandus dans l'archipel. D'autres analystes soulignent le défi posé par la contrefaçon et par les iPhone déverrouillés en Chine et Asie du Sud-Est pour fonctionner avec n'importe quel opérateur. Des récriminations sur le tarif élevé des abonnements et la durée des contrats ont également commencé à poindre. De fait, pour compenser la subvention accordée à l'achat de l'iPhone, de nombreux opérateurs imposent des abonnements de 18 à 36 mois à leurs clients, des forfaits mensuels de plus de 30 euros et l'impossibilité d'utiliser l'appareil sur d'autres réseaux