Visiblement dépités, une cinquantaine d'éleveurs sont venus, lundi dernier, en force et en colère au siège de la wilaya pour exprimer leur mécontentement. Des pastoraux dans le désarroi, le visage défait et qui se sentent totalement exclus. En effet, ils traversent une situation des plus déplorables. Ces derniers, dont la quasi-totalité est d'un certain âge, disent souffrir depuis des mois du manque crucial de l'aliment essentiel du bétail, notamment l'orge et le son. Des produits dont les prix ont subitement flambé et qui sont devenus inaccessibles, alors que le prétendu soutien promis est, ont-ils déclaré, plus tapageur que réel. A ce propos, une réunion de près de deux heures, présidée par le secrétaire général de la wilaya, en présence du président de la chambre de l'Agriculture, a pu rasséréner les esprits et donner un certain espoir à ces éleveurs. A l'issue de cette rencontre, des décisions fermes ont été prises. Quant à l'aliment du bétail, une correspondance reflétant la situation qui prévaut sera adressée au ministère de l'Agriculture dans les meilleurs délais. Par ailleurs, l'OAIC de Saïda, chargé de la répartition des quotas pour les trois wilayas (Saïda, Naâma et El Bayadh) sera saisi aussi, pour activer les approvisionnements. En ce qui concerne la fermeture des zones de parcours par des prétendus agriculteurs et dont les éleveurs sont les seules victimes, une commission ad hoc a été mise sur pied pour enquêter sur cet état de fait et mettre un terme définitif au conflit qui les oppose. Il n'est pas inutile d'indiquer que par manque d'aliments et par la récente disparition du couvert végétal, due principalement à la sécheresse et à un surpâturage excessif, une triste situation de l'élevage ovin a été générée. Un élevage considéré jusque-là, et à juste titre, comme le seul poumon économique de la wilaya.