Les prix des aliments de bétail ont subitement flambé. Faute d'aliments pour leur cheptel, les pastoraux recourent à de longues transhumances dans une steppe desséchée, pour ne trouver que des herbes de piètre qualité nutritive. Dans une wilaya où la majorité de la population tire le quasi totalité de ses revenus de l'élevage et ses produits, visiblement rien ne va plus. Ils sont près de 7 000 éleveurs avec leurs troupeaux qui plongent depuis quelques mois dans le désarroi. Des pastoraux qui traversent une situation des plus déplorables. Faute d'aliments pour leur cheptel, chaque jour que Dieu fait, ces derniers se sont lancés dans de longues transhumances dans une steppe déjà desséchée, pour ne trouver que des herbes de piètre qualité nutritive. Face à leur incapacité financière, les prix des aliments de bétail ont subitement flambé, devenus accessibles que pour certains. En somme, dans leur activité ancestrale, ces pastoraux n'ont rien compris sauf leur chute progressive vers la ruine. D'autant plus qu'ils considèrent que « le peu et prétendu soutien de l'Etat ne profite qu'à quelques uns. » « Un soutien, disent-ils, plus tapageur que réel », mais se demandent toutefois « d'où vient l'orge vendu au marché noir ». A titre indicatif, sur ce marché informel, le prix de l'orge à atteint la faramineuse somme de 3 000 dinars le quintal, le mais 2 600 DA et le son 2 150 DA. Dernièrement, sur le marché hebdomadaire de Mecheria, plusieurs brebis ont été vendues sur pied pour 6 000 dinars seulement et l'agneau cédé à près de 8 000 DA. Dans plusieurs troupeaux ovins, des milliers de brebis semblent avoir été touchées autant dans leur corpulence que dans leur production, nous dirons certains vieux éleveurs. Détresse Afin d'échapper au dégoût de la réalité et par une inébranlable volonté, d'autres éleveurs, n'ayant aucune autre alternative, continuent leur activité. Les éleveurs se sentent totalement exclus par une politique agricole à deux vitesses, désastreuse. N'ayant obtenu que des bribes, les éleveurs locaux ont été déçus par le programme FLDDPS (Fonds de lutte contre la désertification et pour le développement du pastoralisme et de la steppe). Les diverses conséquences ont donné lieu à de fâcheux ressentiments qui laissent transparaître une colère des éleveurs. Inquiets, certains nous diront : « voilà l'été proche, qu'adviendra-t-il de nos troupeaux sous l'effet conjugué du manque d'aliments, de la sécheresse et des canicules, si cette misérable situation persiste encore, sans une véritable intervention de l'Etat ? »