Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, n'a pas été tendre avec les directeurs des Offices de promotion et de gestion immobilière (OPGI) et ceux du logement et des équipements publics (DLEP). Réunissant ces derniers, hier, au siège de son ministère, pour faire le point sur les réalisations de son secteur au premier semestre 2008, M. Moussa a vertement stigmatisé le comportement d'une poignée de ses « lieutenants » en les accusant tout bonnement d'être « des pachas ». « Certains responsables se comportent comme des pachas », a-t-il dénoncé devant ses « invités » qui se cherchaient des yeux, ne s'attendant pas à pareille offensive. Le ministre en avait, semble-t-il, gros sur le cœur. « Il subsiste encore des responsables qui continuent à ignorer les bureaux d'études et les entrepreneurs. Cette problématique tend à devenir intolérable. Des entrepreneurs m'ont affirmé que des responsables au niveau des OPGI et de DLEP refusent de les recevoir et de les écouter », a-t-il fulminé. Le ministre n'est pas resté au stade de l'accusation en affirmant sa conviction personnelle de « nettoyer ses écuries semblables à celle d'Augias ». « De toute façon, je ferai en sorte que ce genre de comportements cessent », a-t-il renchéri. Selon lui, rien ne peut se faire sans « une écoute efficace » des doléances des entreprises en charge d'exécuter les programmes de construction de logements. Noureddine Moussa exhortera les responsables des OPGI et DLEP à se réunir avec les bureaux d'études et les entreprises au moins une fois tous les 10 jours afin de lever les contraintes qui subsistent. « Nous sommes dans un période décisive qui ne supporte aucun laxisme », a-t-il affirmé, sentencieux. Le représentant du gouvernement a, par ailleurs, rappelé les mesures initiées par le gouvernement dans le secteur de l'habitat. Il s'agit, entre autres, de la conclusion de marchés avec des clauses de fluctuation des prix et l'institution, au niveau de son département, de clauses afin de traiter les marchés à des prix fermes et non révisables. Il a également cité d'autres actions, notamment l'exonération de l'IRG pour les promoteurs immobiliers qui s'engagent à réaliser leurs projets au prix de 30 000 DA le mètre carré, dans les délais prescrits, ainsi que l'augmentation du seuil de participation à la formule LSP à 72 000 DA. M. Moussa n'a pas omis d'exhorter les présents à cette réunion à mettre les bouchées doubles afin de livrer les programmes de logements locatifs et autres logements sociaux-participatifs, dont le taux de réalisation dépasse 30%, avant la fin de 2008, à réactualiser les listes de bénéficiaires de la formule LSP de manière « rapide et permanente » et à remplacer les postulants ne répondant pas aux conditions d'éligibilité. Sur un autre chapitre, le premier responsable en charge du secteur de l'habitat a annoncé que le gouvernement a donné son accord pour le lancement d'un programme complémentaire portant réalisation de 45 000 logements, ruraux en insistant sur son lancement imminent.