L'ancien président de la Ligue professionnelle portugaise de football, Valentim Loureiro, impliqué dans le dossier principal du scandale du « sifflet doré » autour du club de Gondomar, a été condamné vendredi dernier par la justice pour abus de pouvoir. Après plus de cinq mois de procès, le collectif de juges chargé de l'affaire a décidé de condamner M. Loureiro, ancien président de la Ligue et maire de Gondomar, à trois ans et deux mois de prison avec sursis pour abus de pouvoir et prévarication pour un dossier non lié au football. Il a été, en revanche, blanchi de l'accusation de corruption. Les deux autres principaux prévenus de cette affaire ont également été condamnés à des peines de prison avec sursis : l'ancien président du club de Gondomar et adjoint au maire, José Luis Oliveira, a écopé de trois ans avec sursis pour corruption sportive et abus de pouvoir, et l'ancien président du Conseil d'arbitrage de la Fédération portugaise de football (FPF), José Antonio Pinto de Sousa, a été condamné à deux ans et trois mois avec sursis pour abus de pouvoir. L'affaire du « sifflet doré » a éclaté en avril 2004, avant de déboucher, après près de deux ans d'enquête, à la mise en examen de 24 personnes, dont une majorité d'arbitres soupçonnés d'avoir participé, lors de la saison 2003/2004, à un système destiné à favoriser le club de Gondomar pour assurer sa promotion en deuxième division. Des bijoux pour les arbitres M. Pinto de Sousa a été notamment soupçonné d'avoir nommé des arbitres à la demande des deux responsables de Gondomar. En échange, ce dernier bénéficiait du soutien et de l'influence de Valentim Loureiro pour rester à la tête du Conseil d'arbitrage de la FPF. Quant aux arbitres, ils étaient accusés d'avoir accepté des bijoux en or pour les récompenser d'un arbitrage favorable à Gondomar.Parti de cette affaire, le scandale du « sifflet doré » s'était ensuite étendu à des clubs de première division comme le FC Porto, club champion en titre du Portugal. Soupçonné de corruption active lors du match Beira-Mar/FC Porto de la saison 2003/2004, le président du FC Porto Jorge Pinto da Costa, aux commandes du club depuis 1982, a été formellement mis en accusation en mars dernier. Il a cependant bénéficié d'un non-lieu en juin dernier, dans l'affaire concernant le match FC Porto/Estrela da Amadora de la même année. Agissant sur la base des éléments recueillis par la justice ordinaire, les instances sportives ont pris le relais et la commission disciplinaire de la Ligue portugaise a décidé le 9 mai dernier, de sanctionner trois clubs, leurs dirigeants et plusieurs arbitres. Le Boavista FC a ainsi été relégué en 2e division pour « pression sur arbitres » et le FC Porto a perdu 6 points au classement du championnat et son président a été condamné à une suspension de deux ans pour « tentative de corruption d'arbitre ». Le 4 juin dernier, l'instance disciplinaire de l'UEFA avait décidé d'exclure le FC Porto de la Ligue des champions suite à sa condamnation par la Ligue portugaise. Cette décision a été annulée quelques jours plus tard par le comité d'appel de l'UEFA, dans l'attente d'une décision définitive de la justice sportive portugaise, devant laquelle M. Pinto da Costa a fait appel.