Parmi les articles consacrés par votre journal à la visite de la chancelière allemande, Angela Merkel, dans notre pays, le texte signé par Lies Sahar dans le numéro du 15 juillet m'implique nommément dans ce qu'il appelle « annulation des contrats de gaz signés entre Sonatrach et des sociétés allemandes ». Sans vouloir déterrer des questions qui, à plusieurs reprises en leur temps, ont fait l'objet de clarifications nécessitées par des affirmations mensongères ou erronées, je voudrais simplement témoigner que pas plus Sonatrach que le gouvernement dont j'ai fait partie n'ont jamais, à ma connaissance, dénoncé un contrat de gaz quelconque, que ce soit avec l'Allemagne ou avec tout autre pays importateur. Les contrats de gaz sont des engagements commerciaux et, à ce titre, comportent toujours des clauses d'arbitrage et des sanctions en cas de violation des engagements pris par l'une ou l'autre partie. Or, je peux vous affirmer que Sonatrach n'a jamais été condamnée pour non-respect de ses engagements. A l'inverse, elle a gagné des centaines de millions de dollars dans les procès qu'elle a intentés à certains clients de GNL étrangers défaillants. C'est pourquoi je reste toujours offusqué de lire dans le numéro de votre journal cité un texte qui affiche, le jour de l'arrivée d'un chef du gouvernement étranger, son mea culpa pour ce qui est présenté comme une faute commise par notre pays et cela, un quart de siècle après. Je trouve aussi indigne de faire porter au pays la responsabilité de différends politiques entre des hommes qui ont été en charge des problèmes de l'énergie ou de l'économie. Il reste tout de même que le plan dit Valhyd a été remis en cause au début des années 1980. Peut-être, pour certains, aurait-il fallu le maintenir. Dans ce cas, nous n'aurions pas présenté nos excuses à l'Allemagne en 2008, puisque nous n'aurions plus de gaz à exporter ni de pétrole du reste. Pour ma part, je me félicite de cette remise en cause, car ce plan se fixait comme objectif la liquidation de l'ensemble des réserves de pétrole et de gaz du pays bien avant l'an 2008 que nous vivons. Et je ne veux même pas évoquer les aspects liés à l'endettement extérieur après le contre-choc de 1986 et ses conséquences sur notre souveraineté. Tout en refusant d'utiliser la politique énergétique suivie par les différents gouvernements comme fonds de commerce pour une quelconque ambition politique, je ne pouvais accepter de lire les excuses du pays pour des faits ou des actes qui n'ont jamais porté préjudice à la crédibilité de l'Algérie et de Sonatrach. C'est un problème d'éthique et non de politique. L'auteur est : Ancien ministre de l'Energie