Les Frères musulmans égyptiens ont défendu mardi leur décision de présenter leur numéro 2, Khairat al-Chater, à l'élection présidentielle, après les scissions provoquées dans la confrérie par ce choix et les accusations de tentative de monopolisation du pouvoir. "Nous n'avons aucune intention d'imposer un contrôle", a déclaré Mohammed Morsi, chef du Parti de la justice et de la liberté (PLJ), la branche politique des Frères qui domine le Parlement. "Nous sommes seulement présents là où il y a eu des élections: au Parlement, dans les syndicats. C'est la volonté du peuple. Quelqu'un veut-il s'opposer à la volonté du peuple ou l'empêcher (de s'exprimer)?", s'est-il interrogé lors d'une conférence de presse diffusée en direct par une des chaînes d'Al-Jazeera. Le guide suprême de la confrérie, Mohammed Badie, a rejeté les informations faisant état de divisions profondes au sein du mouvement liées à la nomination de M. Chater, un homme d'affaires multi-millionnaire ayant passé plusieurs années en prison sous le régime déchu du président Hosni Moubarak. M. Badie a affirmé qu'"une majorité" avait soutenu la nomination de M. Chater, ajoutant: "Vous ne imaginez pas le nombre de fax et de messages téléphoniques que j'ai reçus, apportant un soutien sans précédent à cette décision". Pendant des mois, les Frères avaient assuré vouloir soutenir un candidat d'union, compatible avec leurs idées, mais pas affilié à leur formation, afin de ne pas donner le sentiment de vouloir accaparer le pouvoir.