Mauritanie, Algérie et Niger ont réclamé dimanche "l'application immédiate et inconditionnelle" de l'accord destiné à transférer le pouvoir aux civils au Mali, dont le Nord est aux mains d'une rébellion qui est selon ces pays "largement noyautée par les groupes armés terroristes". A l'ouverture d'une réunion à Nouakchott de ministres d'Algérie, du Niger et de Mauritanie sur la situation au Mali, en l'absence de représentant de ce pays, le ministre mauritanien des Affaires étrangères Hammadi ould Hammadi a salué l'accord intervenu vendredi entre la médiation ouest-africaine et la junte au pouvoir à Bamako "rétablissant l'ordre constitutionnel" au Mali. "Nous avons bon espoir que cet accord, dont nous demandons l'application immédiate et inconditionnelle, puisse conduire à une transition inclusive et apaisée de nature à doter le Mali d'un pouvoir central légitime", a-t-il poursuivi. Cette transition "doit également être en mesure de rétablir la stabilité, la sécurité, la paix civile et la concorde nationale dans ce pays frère", a déclaré M. ould Hammadi, prônant le "dialogue entre toutes les parties". "En faisant une exploitation cruellement opportuniste (du coup d'Etat du 22 mars), la rébellion au demeurant largement noyautée par les groupes armés terroristes a occupé l'ensemble des régions du nord du Mali, avant de publier une proclamation unilatérale de l'indépendance de l'Azawad que nous avons catégoriquement rejetée", a-t-il souligné. Le ministre mauritanien devait s'entretenir avec son homologue nigérien Mohamed Bazoum et le ministre algérien délégué aux Affaires africaines et maghrébines Abdelkader Messahel, dont les pays forment avec le Mali le groupe des pays "du champ". Un accord-cadre conclu vendredi entre la junte et des représentants de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) prévoit le transfert du pouvoir aux civils après le coup d'Etat militaire du 22 mars.