Rappel des événements dans le nord du Mali, pays où la junte militaire s'est engagée à rendre le pouvoir aux civils. Le Mali, théâtre dans le passé de plusieurs rébellions touareg, est confronté depuis mi-janvier à une nouvelle offensive de rebelles, qui contrôlent désormais, aux côtés de groupes islamistes, tout le Nord. Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), importante composante de la rébellion touareg, avait proclamé vendredi "l'indépendance de l'Azawad", berceau naturel des Touareg au nord du fleuve Niger. JANVIER 2012 17-18: Attaques de rebelles touareg contre Ménaka, Aguelhok et Tessalit (nord-est), les premières de ce type depuis un accord ayant mis fin à la rébellion en 2009. Les assauts ont été menés par des hommes du MNLA --mouvement politico-militaire né fin 2011-- et d'autres rebelles, dont des hommes armés rentrés de Libye où ils avaient combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi, renversé en 2011. 24: Le gouvernement affirme que des membres d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et des rebelles touareg ont attaqué ensemble Aguelhok. FEVRIER 1er: Les rebelles touareg entrent dans Ménaka après le départ d'un détachement de l'armée. 8: La rébellion affirme avoir pris Tinzawaten (nord-est), frontalière avec l'Algérie. 24: Le MNLA dément tout lien avec Aqmi. MARS 11: Les rebelles prennent un camp militaire à Tessalit. 15: Le président malien Amadou Toumani Touré (ATT) accuse le MNLA de "crimes de guerre" à Aguelhok et confirme que "l'implication d'Aqmi est importante dans ce conflit, tout comme celle du groupe (islamiste) Ansar Dine" (les Défenseurs de la foi). 20: Le groupe Ansar Dine affirme contrôler Tinzawaten, Tessalit, Aguelhok. 22: Des soldats dirigés par le capitaine Amadou Sanogo renversent le régime du président Touré, l'accusant d'incompétence dans la lutte contre la rébellion touareg et les groupes islamistes. 30: Le groupe Ansar Dine, appuyé par le MNLA et des éléments d'Aqmi, s'empare de Kidal (nord-est). 31: Les rebelles prennent Gao, qui abritait l'état-major régional de l'armée. AVRIL 1er: Le MNLA s'empare de Tombouctou, dernière ville du Nord encore sous contrôle gouvernemental. Le 2, Ansar Dine prend Tombouctou et en chasse le MNLA. 4: La junte dénonce "de graves violations des droits de l'Homme" dans le Nord, et plus particulièrement à Gao, depuis "l'invasion des combattants MNLA, Ansar Dine et Aqmi". Le MNLA proclame "la fin" de ses "opérations militaires" dans le Nord. 5: La junte appelle les Occidentaux à intervenir dans le Nord contre les groupes islamistes armés. Paris estime qu'il n'y a pas de "solution militaire" aux revendications des Touareg. 6: Le MNLA proclame "l'indépendance de l'Azawad". L'Union africaine, l'Union européenne et la France rejettent cette déclaration comme "nulle et non avenue". L'Algérie, dont six diplomates ont été enlevés à Gao, "n'acceptera jamais une remise en cause de l'intégrité territoriale du Mali" (Premier ministre). La junte s'engage à remettre le pouvoir aux civils dans le cadre d'un accord avec la Cédéao, qui a menacé de recourir à la force pour préserver l'intégrité territoriale. L'accord prévoit un président intérimaire en la personne du président de l'Assemblée nationale, un Premier ministre, un gouvernement de transition ainsi qu'une future loi d'amnistie pour les putschistes et une élection présidentielle dans le délai constitutionnel de 40 jours. Le président Amadou Toumani Touré, renversé le 22 mars, devra être protégé et avoir le libre du choix de sa résidence.