Le roi Abdallah d'Arabie saoudite a ordonné vendredi le retour au Caire de l'ambassadeur saoudien et la réouverture de sa représentation, fermée la semaine dernière après des manifestations devant l'ambassade, a annoncé l'agence officielle SPA. Le roi a "donné instruction à l'ambassadeur du royaume au Caire de reprendre son poste dimanche, et l'ordre de rouvrir l'ambassade et les consulats à Alexandrie et à Suez" a rapporté la SPA. La décision a été annoncée à l'issue d'une rencontre entre le roi et une délégation comprenant les présidents des deux chambres du Parlement égyptien, membres des Frères musulmans, Saad el-Katatni et Ahmed Fahmi, venus jeudi à Ryad pour apaiser les tensions. Le royaume a fermé le 28 avril son ambassade au Caire ainsi que ses consulats après des manifestations réclamant la libération d'un militant égyptien des droits de l'Homme, Ahmed al-Guizaoui, détenu en Arabie saoudite. Selon ses partisans, M. Guizaoui est poursuivi pour des propos critiques envers le pouvoir saoudien. Ryad assure de son côté qu'il a été arrêté en possession de milliers de comprimés d'un médicament considéré comme une drogue s'il n'est pas accompagné d'une ordonnance. En recevant la délégation égyptienne, le roi Abdallah a qualifié de "douloureuse" la récente détérioration des relations entre les deux pays, et assuré que la décision de fermer la mission avait été uniquement destinée à "protéger son personnel". "Nous ne permettrons pas à cette crise passagère de durer", a-t-il assuré. Le roi a également appelé les "médias égyptiens et saoudiens à adopter une attitude honorable, en parlant bien ou en se taisant", en référence aux vives campagnes médiatiques dans les deux pays depuis le début de la crise. L'Egypte et l'Arabie saoudite entretenaient des relations étroites du temps de la présidence d'Hosni Moubarak, chassé par la rue en février 2011. De plus, le Premier ministre égyptien Kamal al-Ganzouri avait rappelé le 19 avril que Ryad s'apprêtait à fournir à l'Egypte quelque 2,5 milliards de dollars de prêts pour l'aider à faire face à la grave crise économique qu'elle traverse.