Le président du parti de la Liberté et de la Justice (PLJ), Mohamed Saïd, a affirmé dimanche à Alger que les résultats des législatives 2012 sont "en deçà des aspirations" du peuple et constituent "une surprise". "Les résultats proclamés sont en deçà des aspirations du peuple à la réhabilitation des vertus de la morale, de la compétence dans la gestion de la chose publique", a déclaré Mohamed Saïd au cours d'une conférence de presse. Le PLJ n'a obtenu aucun siège aux élections législatives 2012 remportées par le parti du Front de libération nationale (FLN) avec 220 sièges sur les 462 sièges à pourvoir dans la prochaine assemblée populaire nationale (APN), devançant largement le Rassemblement national démocratique (RND, 68 sièges), alors que l'Alliance de l'Algérie verte vient en troisième position avec 48 sièges. La formation politique de Mohamed Saïd considère même que ces résultats "en faveur du statu quo, brouillent les cartes et constituent une surprise dont les répliques risquent d'être dangereuses". Pour lui, "ces résultats (...) consacrent une logique de pouvoir qui ne renforce ni l'autorité de l'Etat, ni permet un jeu politique sain". Tout en relevant l'espoir suscité pendant la campagne électorale par le discours promettant le changement, le PLJ a insisté sur le taux "élevé des bulletins nuls qui a augmenté de plus de 80 %, comparativement à 2007". "Il s'agit là d'un message fort adressé par une partie des électeurs au pouvoir et aux partis politiques", a-t-il estimé. Sans contester les résultats réalisés par le Front de libération nationale (FLN), Mohamed Saïd s'est interrogé sur ''le miracle'' qui a permis à ce parti, a-t-il dit, de "rester la première force politique au parlement avec même 86 sièges supplémentaires" par rapport aux précédentes législatives. En conséquence, a-t-il poursuivi, "le bureau national du parti tiendra jeudi une réunion extraordinaire qui sera consacré à l'étude de l'intérêt de poursuivre ou non l'activité politique partisane dans l'état des données actuelles". Il a relevé dans le même sens l'éventualité de sceller des alliances avec d'autres formations politiques pour dénoncer ce qu'il a qualifié de "la politique de gestion des élections". Le président du PLJ a écarté, toutefois, la possibilité de recourir aux organisations internationales pour révoquer les résultats des législatives 2012. "Nous n'avons pas du tout envisagé de faire appel à ces organisations. Nous sommes contre l'ingérence étrangère dans les affaires internes de l'Algérie", a-t-il soutenu.