De violents combats entre les troupes gouvernementales syriennes et des rebelles secouaient dimanche la ville de Hama, haut lieu de la contestation dans le centre du pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Des tirs de mitrailleuses lourdes opérés par les forces régulières résonnaient en particulier dans les quartiers de Zahriyé, Machaa et Wadi al-Joz. Dans la nuit, l'armée a violemment bombardé Rastane, une ville rebelle qui résiste depuis des mois aux forces gouvernementales à une trentaine de kilomètres au nord de Homs. La ville a été bombardée au rythme de deux obus par minutes en moyenne, a noté l'OSDH. Près de Damas, de violents combats ont opposé rebelles et armée dans la ville de Harasta. Ces violences se poursuivent au lendememain des condamnations internationales du massacre de Houla, près de Homs, où une centaine de civils, dont 32 enfants de moins de 10 ans, ont été tués dans des bombardements. L'Armée syrienne libre, composée essentiellement de déserteurs, a annoncé qu'elle ne se sentait plus tenue par le plan de l'émissaire international Kofi Annan, qui prévoyait un cessez-le-feu largement ignoré depuis un mois et demi, si l'ONU ne trouvait pas immédiatement le moyen de faire cesser la répression. A Houla, des habitants ont pris à témoin des observateurs de l'ONU qui se sont rendus sur place samedi, selon des vidéos diffusées sur internet. "Il y avait des enfants de moins de 8 mois! Qu'est-ce qu'ils ont fait? Est-ce qu'ils portaient des roquettes RPG?", crie un homme à un observateur visiblement embarrassé. "Nous sommes des êtres humains, n'ont-ils (le régime) pas peur de Dieu?", ajoute-t-il d'une voix émue. Une autre vidéo montre une fosse commune où ont sont déposés des dizaines de corps enveloppés de linceuls blancs, certains tachés de sang. "Les Syriens enterrent désormais leurs morts dans des charniers, que Dieu te maudisse Bachar al-Assad", s'écrie la personne qui filme.