[image] Le parti algérien d'opposition du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) vient d'envoyer une lettre aux parlementaires de l'Union européenne pour dénoncer la mission mission d'observation aux élections législatives du 10 mai, a-t-on appris mercredi. "L'UE, voulant coûte que coûte prendre pied en Algérie, a commis l'erreur qu'elle prétendait éviter : donner de l'oxygène à l'un des systèmes politiques le plus fermés du sud de la Méditerranée", affirme le RCD dans cette lettre lisible sur son site mercredi et envoyée mardi soir. "En acceptant d'envoyer une mission d'observation en Algérie et en l'y maintenant malgré les avertissements et les abus patents qu'elle a constatés voire subis, l'UE crée un précédent qui pèsera lourdement sur le développement de ses relations avec les forces démocratiques algériennes", a ajouté le RCD, ui avait boycotté le scrutin du 10 mai, auquel avaient été conviés quelque 500 observateurs étrangers, dont environ 150 de l'UE. Le lendemain, le chef des observateurs européens José Ignacio Salafranca avait mentionné des faiblesses mais noté le côté "pacifique" du déroulement du scrutin. Selon le RCD, les équipes de l'UE ont été "soumises aux conditionnements propres aux régimes totalitaires qui alternent le chantage et la négociation", évoquant des accusations d'espionnage portée "par des organes des services spéciaux" contre deux observateurs. Il est aussi affirmé dans leur lettre que "M. Salafranca a été vertement tancé par le ministère de l'Intérieur qui l'a invité à plus de retenue". "L'UE accuse le coup, fait le dos rond et avale couleuvre sur couleuvre. La dernière est le refus qui lui a été opposé d'accéder au fichier électoral ational pour le comparer aux listings locaux et régionaux", a précisé le RCD. Alger a autorisé l'UE à consulter les fichiers électoraux par département, mais pas le fichier national comme demandé. La commission nationale de surveillance des élections législatives (Cnisel), composée de représentants des 44 partis ayant ont participé au scrutin avait qualifié dans son rapport ces législatives de "non crédibles et non transparentes". Le Front de Libération nationale (FLN, parti présidentiel) a remporté 208 sièges sur 462, suivi de son allié le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia avec 68 sièges.