Le scrutin législatif de jeudi a été un pas en avant dans la consolidation du processus démocratique en Algérie de par sa transparence et son déroulement "pacifique et ordonné", a affirmé hier à Alger le chef de la mission électorale de l'UE, José Ignacio Salafranca. "La mission salue un scrutin ordonné qui s'est déroulé dans le calme et dans la transparence depuis l'ouverture jusqu'au dépouillement, un scrutin qui marque un pas dans la consolidation de la démocratie et les droits de l'homme en Algérie", a indiqué M. Salafranca lors d'une conférence de presse destinée à la présentation de la déclaration préliminaire de la mission. Le scrutin constitue aussi la première étape d'un cycle électoral important pour l'Algérie", selon la mission qui a salué le "nouveau cadre électoral qui a introduit, selon elle, des éléments de transparence par rapport aux scrutins précédents. M. Salafranca a rappelé que sa mission ne "prétendait en aucun cas interférer au processus électoral, être arbitre ou donner des leçons à qui que ce soit et voulait juste faire, à titre amical, une évaluation impartiale et minutieuse du scrutin. La mission a suggéré, pour une transparence totale de l'opération, de publier, dans l'immédiat, les PV relatifs aux résultats provisoires du scrutin au niveau de tous les bureaux de vote". Le renforcement de l'observation nationale du scrutin a été en outre recommandé par la mission pour les rendez-vous électoraux attendus. La campagne électorale s'est déroulée quant à elle "librement et calmement en dépit de quelques incidents plus au moins sérieux", selon la mission. La chef de la mission du Parlement européen, qui a aussi observé le scrutin avec sept autres parlementaires, Mme. Tokia Saifi a affirmé que sa délégation souscrivait entièrement" à la déclaration préliminaire de la mission de l'UE. Elle a fait savoir que le parlement européen procèdera à une évaluation politique du scrutin après l'annonce de ses résultats définitifs. Par ailleurs, et sur la question de l'accès au fichier électoral national relevée avec insistance par la majorité des journalistes intervenants, M. Salafranca a répondu que le refus du ministère de l'Intérieur de laisser les observateurs étrangers accéder à ce fichier était conforme à la loi algérienne qui permettait uniquement aux partis politiques de le faire. "ca aurait été souhaitable que nous puissions accéder à ce fichier, ça fait d'ailleurs partie de notre méthodologie de travail", a-t-il lâché. Mais "nous ne regrettons pas d'être venus en Algérie. Nous ne partageons pas le refus d'accès au fichier national, nous le regrettons même mais nous le respectons et nous le comprenons", a-t-il précisé. Le ministère de l'Intérieur avait autorisé les observateurs de consulter les fichiers électoraux au niveau de wilayas seulement, le fichier national étant une propriété confidentielle du peuple algérien et non pas du ministère". Le responsable de la mission de l'UE a ajouté que je ne veux pas que cette conférence de presse soit axée sur le fichier électoral et je veux préciser c'est l'unique point que nous avons regretté". Quelque 150 observateurs de l'UE ont suivi, à la demande de l'Algérie, le scrutin aux côtés d'environ 350 autres observateurs étrangers. La mission de l'UE, qui présentera son rapport final sur le déroulement de l'opération électorale du 10 mai, en juin ou en juillet, poursuit son travail d'observation jusqu'à l'annonce des résultats définitifs du scrutin par le Conseil constitutionnel.