Le roi Abdallah de Jordanie a appelé dimanche, après des menaces de boycott, les partis d'opposition et en particulier les islamistes, à participer aux élections législatives prévues cette année. "Toutes les parties, dont le Front de l'Action islamique (FAI), sont des composantes de la société jordanienne. De toute façon, nos portes et nos coeurs sont ouverts à tout le monde, y compris les Frères musulmans et leur parti, le FAI", a-t-il indiqué dans un entretien d'une demi-heure à la télévision publique jordanienne. "Nous appelons tous les groupes à prendre part à ce processus de réformes et à participer aux élections législatives", a-t-il ajouté. Les islamistes et d'autres partis d'opposition ont indiqué qu'ils envisageaient de boycotter les élections, qui doivent se tenir à la fin de l'année, en raison de la loi électorale controversée. Selon cette loi, les votants devront choisir deux bulletins: un pour des candidats individuels dans leur gouvernorat et un pour les partis politiques ou coalitions dans la nation entière. Mais seulement 17 sièges peuvent être disputés par des candidats représentant des partis politiques ou des coalitions, le reste étant attribué à des candidats non affiliés. Jeudi, le roi avait demandé au Parlement d'amender la loi. La Jordanie a été touchée par des manifestations, petites mais régulières, dans la foulée du Printemps arabe, en faveur de réformes politiques qui ouvriraient la voie à un système dans lequel le Premier ministre serait issu d'un Parlement élu et non plus nommé par le roi. Le roi a indiqué que le "manque de confiance dans les capacités des institutions de l'Etat à se préoccuper des intérêts du public et à satisfaire les besoins du peuple et ses demandes en services de base" était une des raisons ayant motivé les manifestations. "Ajouté au fait que les citoyens souffrent des prix élevés, de la pauvreté, du chômage et d'inégalités dans la distribution des bénéfices du développement entre gouvernorats", a-t-il poursuivi. "Je suis en accord avec ces demandes et les soutiens totalement, car elles constituent un intérêt national supérieur", a-t-il affirmé.