Le nouveau médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a salué lundi le rôle "important" de la France dans ce dossier, à l'issue d'un entretien à Paris avec le président François Hollande. Rappelant que la France assurait la présidence tournante du Conseil de sécurité des Nations unies, le diplomate algérien, qui a accepté vendredi de prendre le relais d'une mission conduite par Kofi Annan, a estimé qu'elle était "un pays important dans tout ce qui se passe autour de la Syrie". Cette rencontre avec le président Hollande "est donc un début extrêmement utile pour moi, pour ma mission", a enchaîné Lakhdar Brahimi devant la presse après trois quarts d'heure d'entretien avec le président français qu'il a dit avoir "écouté attentivement". M. Hollande s'entretiendra une nouvelle fois de ce dossier mardi matin à l'Elysée avec son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, de retour d'une tournée dans la région. M. Brahimi a indiqué dimanche à la chaîne de télévision du Qatar Al-Jazira qu'il se rendrait prochainement à New York afin de rencontrer les responsables des Nations unies. Lakhdar Brahimi a aussi qualifié les violences en Syrie de "guerre civile", au cours d'un entretien avec la chaîne de télévision France 24. "Parler de guerre civile en Syrie est contraire à la réalité", a répliqué lundi le ministère syrien des Affaires étrangères, qui a attribué les violences à "des bandes salafistes armées soutenues par des pays connus". La révolte populaire en Syrie réprimée par l'armée et devenue conflit armé a fait plus de 21.000 morts en 17 mois selon une ONG proche de l'opposition. La France, par la voix du porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères Vincent Floreani, a souhaité lundi une "bonne coordination" des différentes initiatives pour tenter de trouver un règlement sur la Syrie. "Beaucoup d'enceintes et d'organisations sont aujourd'hui saisies du dossier syrien: les Nations unies, la Ligue arabe, mais également le groupe des amis du peuple syrien et le groupe d'action pour la Syrie. Il convient donc de veiller à la bonne coordination des différentes initiatives et à leur articulation", a déclaré le porte-parole. M. Floreani réagissait à la proposition formulée par le président égyptien Mohamed Morsi devant la conférence de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) de créer un comité groupant l'Egypte, l'Arabie saoudite, l'Iran et la Turquie. L'Iran, principal allié régional du régime du président syrien Bachar al-Assad alors que l'Arabie saoudite et la Turquie soutiennent les rebelles syriens, a déclaré soutenir cette proposition égyptienne.