La Turquie a demandé jeudi au Conseil de sécurité de l'ONU la création de zones protégées en Syrie pour retenir les Syriens candidats à l'exil mais cette demande a été accueillie avec réserve par des responsables de l'ONU et par Paris et Londres. Depuis plusieurs jours déjà, la Turquie, qui fait face à un afflux massif de réfugiés syriens, pousse à la mise en place de telles zones. Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a formellement demandé devant le Conseil la mise en place «sans délai de camps pour personnes déplacées à l'intérieur de la Syrie». «Il est évident que ces camps devront bénéficier d'une totale protection», a-t-il ajouté. Il faudrait «des moyens militaires importants» La Turquie, qui a déjà consacré plus de 300 millions de dollars à accueillir 80.000 réfugiés syriens, «ne peut pas faire face au flot actuel de réfugiés» dont 10.000 attendent à la frontière, a affirmé le ministre. Il a aussi fustigé la paralysie du Conseil dans la crise syrienne depuis 17 mois. Lors d'une conférence de presse avant cette réunion ministérielle du Conseil présidée par la France, les ministres français et britannique des Affaires étrangères Laurent Fabius et William Hague avaient reconnu que la création de zones tampons poserait d'énormes problèmes. «En ce qui concerne les zones protégées, nous n'excluons aucune option pour l'avenir», a déclaré William Hague. Mais «cette idée se heurte à des difficultés considérables». Pour Laurent Fabius, «tout est sur la table» mais il faut «regarder les réalités»: pour protéger ces zones, il faudrait «des moyens militaires importants» et une résolution de l'ONU afin «d'agir sur la base de la légalité internationale»