Les changements politiques dans le monde arabe ont entraîné un essor du trafic de drogue qui finance les organisations "terroristes" islamistes, a déclaré mercredi le secrétaire général du Conseil des ministres de l'Intérieur, une institution relevant de la Ligue arabe. "Les changements que le monde arabe a connus depuis un an ont eu pour conséquence des perturbations aux frontières, dont les contrebandiers ont tiré profit pour le trafic de drogues notamment", a annoncé dans un communiqué le Saoudien Mohamed ben Ali Kouman, patron de cette institution basée à Tunis. "L'absence de sécurité et de contrôle sur certaines frontières a renforcé le crime organisé de sorte que le commerce de drogue est devenu une source de financement pour le terrorisme et les organisations terroristes qui assurent la sécurité des opérations" des trafiquants, a-t-il ajouté. Mohamed ben Ali Kouman avait déjà relevé fin septembre que le printemps arabe avait profité aux "terroristes". En outre, le président tunisien Moncef Marzouki a estimé mardi, dans une interview accordée à un journal saoudien, que le centre pour une partie des jihadistes se déplaçait "maintenant d'Afghanistan et du Pakistan vers la région du Maghreb arabe". Il a souligné que ce "grand danger" menaçait toute la région, estimant en particulier à 3.000 le nombre des salafistes jihadistes actifs, "tous connus et repérés", en Tunisie.