Le défenseur bahreïni des droits de l'Homme Nabil Rajab a entamé une grève de la faim, deux jours après avoir été autorisé à quitter brièvement la prison pour assister aux funérailles de sa mère, ont indiqué samedi des militants. Nabil Rajab, un militant chiite de 48 ans, purge une peine de trois ans de prison pour participation à des manifestations illégales. Il a été relâché pendant une journée, le temps d'assister à l'enterrement de sa mère, avant d'être ramené à la prison, les autorités l'empêchant de recevoir les condoléances. En signe de protestation contre cette "punition injustifiée", M. Rajab "a entamé une grève de la faim" vendredi, a indiqué le Centre bahreïni pour les droits de l'Homme. Les autorités bahreïnies ont expliqué dans un communiqué que M. Rajab avait été empêché de recevoir les condoléances car il avait "violé les conditions de sa libération provisoire lors de l'enterrement en délivrant un discours incitant les participants à manifester". Nabil Rajab, qui préside le Centre des droits de l'Homme à Bahreïn, avait été condamné le 16 août en première instance à trois ans de prison ferme pour avoir participé à des manifestations illégales et appelé sur les réseaux sociaux à participer à ces manifestations à Manama. Une cour d'appel à Bahreïn a fixé au 16 octobre la prochaine audience dans ce procès. Il avait été acquitté ou condamné à des amendes dans d'autres affaires notamment pour insulte aux sunnites. Bahreïn est secoué depuis février 2011 par un mouvement de contestation du régime, animé par des chiites qui réclament une monarchie constitutionnelle dans ce pays à majorité chiite dirigé par une dynastie sunnite.