Le militant bahreïni des droits de l'Homme, Nabil Rajab, un chiite, a été remis en liberté mercredi par un tribunal de Manama, selon une source judiciaire. Placé en détention le 6 juin à la suite d'une plainte pour des propos jugés insultants pour des sunnites, M. Rajab continuera à être jugé dans cette même affaire, a décidé le tribunal en fixant sa prochaine audience au 9 juillet. Il est reproché à M. Rajab d'avoir mis en doute sur des réseaux sociaux le patriotisme des habitants de Muharaq et de les avoir insultés. La population de Muharaq, la deuxième plus grande île de l'archipel de Bahreïn, est habitée majoritairement par des sunnites. Bahreïn est secoué depuis l'an dernier par un mouvement de contestation du régime, animée par des chiites, majoritaires dans la population, et réclamant une monarchie constitutionnelle dans le pays, dirigé par une dynastie sunnite. Fin mai, Nabil Rajab avait été remis en liberté sous caution par un tribunal de Manama qui le poursuivait pour participation à des manifestations non autorisées. Les autorités lui ont interdit de voyager. Il est poursuivi au total dans quatre affaires: une pour insulte aux habitants de Muharaq, une pour insulte aux autorités et deux autres pour participation à des manifestations interdites. M. Rajab, qui dirige le Bahrain Centre for Human Rights, avait été arrêté une première fois le 5 mai sous l'accusation d'insultes proférées contre les autorités sur son compte Twitter.