Le ministre français de l'Intérieur Manuel Valls sera samedi et dimanche à Alger pour des entretiens notamment avec le nouveau Premier ministre Abdelmalek Sellal, a-t-on annoncé jeudi de source officielle française. Après Laurent Fabius (Affaires étrangères), Yamina Benguigui (Francophonie) et Nicole Bricq (Commerce extérieur), Manuel Valls est en moins de trois mois le quatrième ministre français à se rendre en Algérie, l'ancienne colonie dont les ressortissants forment la première communauté étrangère (hors UE) en France. Les deux pays tentent en vain depuis plus de deux ans de signer un nouvel avenant à un accord bilatéral de décembre 1968 "relatif à la circulation, à l'emploi et au séjour des ressortissants algériens et de leurs familles". La négociation sous le gouvernement de l'ancienne majorité de droite, engagée dans une politique de maîtrise de l'immigration, a échoué sur le refus de l'Algérie d'être alignée sur le droit commun et de perdre ainsi les privilèges contenus dans l'accord de 1968. A Alger, M. Valls s'entretiendra aussi avec son homologue Dahou Ould Kablia, le chef de la diplomatie Mouard Medelci et le ministre des Affaires religieuses Bouabdallah Ghlamallah dont l'administration finance la Grande mosquée de Paris et lui fournit des imams rémunérés par l'Etat algérien. En rencontrant en décembre 2001 son ancien homologue de droite Claude Guéant. Ould Kablia avait souhaité que la Grande mosquée de Paris puisse continuer "à jouer son rôle historique de lieu de rayonnement religieux et également de rayonnement moral et culturel, et cela en faveur prioritairement des Algériens". Par ailleurs, la visite de M. Valls intervient alors que les deux pays divergent sur la solution à la crise au Mali où les islamistes ont pris le contrôle dans le nord de ce pays du Sahel. L'Algérie, puissance militaire régionale, qui partage une longue frontière avec le Mali, milite pour une solution politique là ou la France souhaite une intervention militaire. Six Français sont retenus en otage au Sahel par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi): quatre collaborateurs du groupe nucléaire public Areva et de son sous-traitant Satom, enlevés au Niger le 16 septembre 2010, et deux, présentés comme des géologues, capturés au Mali dans la nuit du 24 novembre 2011.