Les ministres européens des Affaires étrangères ont donné leur accord lundi pour examiner, "de manière urgente", la planification d'une éventuelle mission militaire destinée à aider l'armée malienne à reconquérir le nord du pays occupé par des groupes islamistes. Réunis à Luxembourg, les ministres des 27 ont réaffirmé la "détermination de l'UE à apporter son concours aux efforts entrepris par le Mali" pour résoudre "la grave crise politique et militaire" qui affecte le pays, selon la conclusion de leurs travaux. Pour cela, ils demandent que "les travaux de planification d'une éventuelle mission militaire dans le cadre de la Politique de sécurité et défense commune (PSDC) soient poursuivis et approfondis de manière urgente". L'UE a "clairement décidé de s'engager pour le Mali et pour le Sahel", s'est réjoui le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius. Il a précisé qu'au-delà, l'UE avait également décidé d'"augmenter son aide pour venir en aide aux populations" au Mali, et "sur le plan politique, d'encourager les efforts du gouvernement malien en reprenant graduellement sa coopération au développement" en fonction du rythme de la transition démocratique à Bamako. "On ne peut pas accepter que le terrorisme s'installe dans une zone de non-droit au Nord-Mali", a renchéri son homologue allemand Guido Westerwelle. Mais, a-t-il insisté, "il ne s'agit pas (d'envoyer) de troupes de combat, il s'agit d'étudier des missions de formation". L'objectif de cette mission serait "la réorganisation et l'entraînement des forces de défense maliennes, en tenant compte des conditions nécessaires à l'efficacité d'une éventuelle mission, y compris le soutien plein et entier des autorités maliennes", précise le texte des 27. Plusieurs options sont examinées par les experts européens. L'une d'elles, qui semble privilégiée, prévoit le déploiement d'au moins 150 instructeurs militaires pour former des soldats maliens en quatre à six mois, selon un responsable. Une autre, plus ambitieuse, envisagerait l'envoi de davantage d'hommes, de l'ordre de 400, dont certains accompagneraient l'armée malienne dans sa reconquête du nord, selon des sources diplomatiques. Les 27 souhaitent aboutir à une position commune avant la réunion prévue le 19 octobre à Bamako des principaux acteurs pour tenter de mettre au point une "stratégie cohérente". "Ces travaux devront être conduits en étroite concertation avec les organisations, en particulier l'ONU, l'Union africaine (UA), la Cédéao, les Etats et les acteurs concernés", précisent les conclusions. L'ONU a adopté vendredi une résolution préparant le déploiement d'une force internationale au Mali, et donnant 45 jours aux pays ouest-africains pour préciser leurs plans.