Une mission de l'Union européenne (UE) chargée de «renforcer les capacités des forces de sécurité nigériennes à lutter contre le terrorisme et la criminalité organisée» a commencé à se déployer cette semaine dans la capitale, Niamey, a annoncé vendredi l'Union européenne (UE). La mission, baptisée Eucap Sahel Niger, décidée le 16 juillet par le Conseil de l'Union européenne, contribuera à «renforcer les capacités des forces de sécurité nigériennes à lutter contre le terrorisme et la criminalité organisée», a expliqué un communiqué de l'UE. Le colonel Francisco Espinosa Navas, chef de la mission, est arrivé mercredi dernier avec cinq de ses collaborateurs, ce qui «marque le début du déploiement effectif» de la mission, menée dans le cadre de la Politique de sécurité et de défense commune (PSDC) de l'UE, selon la même source qui précise que cette mission vient en réponse «à une invitation du gouvernement du Niger». Niamey s'inquiète des risques de déstabilisation liés à la crise au Mali voisin, dont le Nord est occupé par des groupes islamistes armés alliés à Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI). Le putsch militaire du 22 mars dernier au Mali, ayant conduit au renversement du président Amadou Toumani Touré, a créé une situation d'instabilité dans la région nord du pays contrôlée par plusieurs groupes armés. Cette mission, qui a un mandat initial de deux ans, sera composée au total d'une cinquantaine d'experts internationaux qui seront basés dans la capitale. Elle bénéficiera d'un budget de 8,7 millions d'euros pour la première année et assurera la formation des forces de sécurité nigériennes, notamment les gendarmes, les policiers et la garde nationale. Les activités «seront, dans un premier temps, concentrées sur le Niger, mais elles pourraient être ultérieurement étendues au Mali et à la Mauritanie». Les convictions de Bamako Niamey a sans doute raison de s'inquiéter d'autant qu'une solution à la crise politico- sécuritaire que vit le Mali voisin tarde à se dessiner. Face justement aux risques que font peser les groupes armés installés dans le nord et dans tout le Sahel, le gouvernement malien a estimé jeudi que l'«option militaire» était «inévitable». «Au fil des jours, alors que des efforts pour une solution négociée se multiplient, les pratiques des terroristes et des narcotrafiquants habillés d'un faux voile religieux, accréditent le caractère inévitable de l'option militaire», affirme un communiqué du ministère de la Communication publié après l'amputation de la main d'un voleur à Ansongo (nord-est). «Les extrémistes qui occupent le septentrion malien, en coupant la main à un habitant d'Ansongo, ajoutent un nouvel acte ignoble à leur longue liste d'exactions et de vexations contre les populations», ajoute le texte. «Leurs gestes de défiance hors de raison justifient la pertinence de sanctions proposées par le secrétaire général des Nations unies (Ban Ki-moon) en même temps qu'ils fixent les limites de tout dialogue pour leur faire entendre raison», selon le gouvernement. Il estime que «cette persistance dans les violations flagrantes des droits humains est un défi pour le gouvernement malien, pour l'Afrique et pour le reste de la communauté internationale». Réitérant «sa disponibilité au dialogue, le gouvernement œuvre à l'accélération de la planification en cours avec ses partenaires de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) en vue de la reconquête du Nord», ajoute-t-il. La Cédéao affirme être prête à envoyer au Mali une force armée de quelque 3300 hommes, mais dit attendre pour cela une demande formelle des autorités de transition à Bamako ainsi qu'un mandat de l'ONU.