e Programme alimentaire mondial (PAM) a déploré mardi la flambée des prix des aliments en Syrie, avec des prix qui ont plus que doublé dans certaines régions depuis le début du conflit qui a poussé 343.000 personnes à fuir dans les pays voisins et un peu moins de 20.000 en Europe. "On voit avec la montée de la violence dans certains endroits les prix ne font que continuer à augmenter", a déclaré une porte-parole du PAM, Elisabeth Byrs, lors d'un point presse. Selon le PAM, "les prix ont plus que doublé dans les endroits où se déroulent les combats", et dans certaines régions, ces prix ont même progressé de 20% de plus. Quelque 1,4 million de personnes en Syrie ont reçu une assistance du PAM, à travers le Croissant-Rouge arabe syrien depuis le 9 septembre. "Nous n'avons pas terminé le cycle (de distribution (...) en raison des difficultés d'accès liés à la violence, notamment dans la ville d'Alep, dans certains endroits de la vieille ville de Homs, à Deir Ezzor, Daraa et certaines parties du Damas rural", a souligné Mme Byrs. La porte-parole a par ailleurs indiqué que le PAM a lancé lundi la distribution d'aide alimentaire en Turquie pour aider dans un premier temps quelque 25.000 réfugiés syriens dans les camps, à travers la distribution de cartes alimentaires électroniques, contenant 25 dollars (80 lires turques) à chaque famille qui peut ainsi se nourrir pendant un mois. Le conflit sanglant en Syrie est entré cette semaine dans son 20e mois avec des combats acharnés entre insurgés et rebelles à travers le pays, sans aucune issue en vue, et une crise ouverte avec le voisin turc. Près de 1,2 million de personnes ont été déplacées en Syrie, selon l'ONU.á Par ailleurs, quelque 343.000 Syriens ont trouvé refuge dans la région et près de 16.500 ont déposé des demandes d'asile entre janvier 2011 et août 2012 en Norvège, Suisse et dans les pays de l'Union européenne, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). L'Allemagne est le pays qui reçu le plus de demandes, suivi de la Suède, de la Suisse, de l'Autriche, du Royaume-Uni, du Danemark et de la Belgique. Selon le porte-parole du HCR, Adrian Edwards, "la plupart des Etats membres traitent les demandes (d'asile, ndlr) et octroient une protection aux Syriens", mais certains pays se contentent de "tolérer" les Syriens plutôt que de leur garantir une véritable "protection". "Il y a donc un risque que les personnes ayant besoin de protection se voient refuser les droits auxquels ils ont droit en vertu du droit européen ou international", a regretté M. Edwards. "En Grèce, par exemple, le système d'asile ne parvient pas à répondre aux besoins de protection de nombreux réfugiés. Dans certains pays, de la frontière orientale de l'UE les taux de rejet sont de plus de 50%", a-t-il déploré.