Un des principaux militants du mouvement du 20-Février, qui réclame davantage de démocratie et de justice sociale, a été arrêté lundi à Rabat par "des hommes en civil", a affirmé mardi l'Association marocaine des droits humains (AMDH), réclamant des informations sur son sort. Idriss Boutharda, un militant actif du 20-F à Rabat, a été "arrêté par des hommes en civil qui n'ont pas révélé leur identité", a annoncé l'AMDH dans un communiqué citant "les déclarations de son épouse". Le motif de cette interpellation n'est pas connu, et le ministère de la Justice n'était pas joignable dans l'immédiat. "Jusqu'à maintenant, personne ne sait où il se trouve", a ajouté l'AMDH, réclamant des "informations immédiates sur son sort" ainsi que la libération du militant. La semaine dernière, des associations marocaines de défense des droits de l'Homme avaient annoncé le lancement d'une "campagne nationale" pour la libération des "prisonniers politiques", en particulier des militants du 20-Février. D'après un rapport de la Coalition marocaine des organisations de droits de l'Homme --qui regroupe 18 associations-- et le Conseil national pour l'appui du mouvement du 20-F (Cnam), plus de 70 militants de ce mouvement né l'an dernier dans le contexte du Printemps arabe sont actuellement en prison. Lundi, la Cour d'appel de la ville d'Al-Hoceima (nord) a ramené de quatre ans à deux ans la peine infligée à un de ces militants, Abdelhalim Bakkali, selon l'AMDH. Arrêté en mai, M. Bakkali a été condamné pour "occupation de la voie publique", "destructions de biens publics" ou encore "violences contre les forces de l'ordre".