La confusion régnait mercredi sur les circonstances et le bilan d'une attaque la veille dans une localité du centre de la Syrie contre des habitants alaouites, la minorité religieuse dont est issu le président Bachar al-Assad. Selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), "ce qui est le plus probable, c'est que les rebelles ont demandé à des familles alaouites habitant plusieurs immeubles de les quitter", à Aqrab, une localité à majorité turcomane sunnite mais dont 20% de la population est alaouite, dans la province de Hama. "Celles-ci ont refusé et deux cheikhs sunnites et un militaire à la retraite sont venus les convaincre de partir. Alors que les négociations se poursuivaient, il y a eu des accrochages et une série d'explosions dans le quartier qui ont fait plus de cent morts et blessés", a-t-il ajouté. L'OSDH a pu recueillir l'identité de six morts alaouites, deux combattants rebelles et un cheikh sunnite, sans pouvoir fournir de bilan plus précis. Il a affirmé également avoir des vidéos de blessés alaouites dans les hôpitaux de la localité de Houla très proche. Ajoutant à la confusion, l'agence officielle Sana, citant une source militaire du centre de la Syrie, a démenti "des massacres à Aqrab". Les violences mardi ont fait 114 morts à travers la Syrie, dont 49 rebelles, 49 civils et 16 soldats. Au total, les violences ont fait plus de 42.000 morts depuis le début du conflit syrien en mars 2011, selon l'OSDH, une organisation basée en Angleterre et s'appuyant sur réseau de militants et de médecins civils et militaires.