Le président égyptien Mohamed Morsi a cherché à rassurer ses compatriotes samedi en minimisant les difficultés économiques du pays et affirmant que la nouvelle Constitution, qui divise profondément le pays depuis des semaines, garantissait l'égalité des droits de tous. "Tous les citoyens (...) sont égaux devant la loi, et dans cette Constitution", a assuré le président islamiste devant le Sénat, promettant "la liberté pour tous, sans exception", dans un discours retransmis à la télévision. Avant son adoption par référendum, le projet de Constitution, rédigé par une commission dominée par les islamistes, a suscité les critiques de l'opposition qui estime que le texte ouvre la voie à une islamisation accrue de la législation et n'offre pas de garanties suffisantes aux droits des femmes ainsi qu'aux libertés d'expression et de culte. Lors du scrutin des 15 et 22 décembre, où à peine un tiers des électeurs se sont rendus aux urnes, les Egyptiens ont approuvé par près de 64% des voix la nouvelle loi fondamentale, au coeur de manifestations émaillées de violences parfois meurtrières entre partisans et adversaires de M. Morsi. Désormais entré en vigueur, le texte confie le pouvoir législatif au Sénat, dominé par les islamistes, dans l'attente de nouvelles élections législatives prévues dans un délai de deux mois. Estimant que l'adoption du texte met un terme à près de deux ans de transition après la chute de Hosni Moubarak, M. Morsi a évoqué la nécessité de s'attaquer désormais à la crise économique, aggravée par la chute de la livre égyptienne et le report d'un prêt de 4,8 milliards de dollars du Fonds monétaire international en raison de la crise politique.