Le chef de l'opposition syrienne Ahmed Moaz al-Khatib a réaffirmé vendredi qu'il était prêt à entamer, sous conditions, un dialogue avec le régime et a vivement dénoncé "le silence" de la communauté internationale face à "la tragédie" de son peuple. M. Khatib a renouvellé sa proposition de dialoguer à l'occasion d'une table ronde sur la situation en Syrie à la Conférence sur la sécurité de Munich, où il devait s'entretenir samedi avec le vice-président américain Joe Biden et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. "Nous sommes prêts à nous réunir autour d'une table de négociation avec ce régime", a déclaré le chef de la Coalition, tout en rejetant la présence de dirigeants syriens ayant "du sang sur les mains". "Nous devons employer tous les moyens pacifiques", a-t-il insisté. M. Khatib avait créé la surprise mercredi en affirmant qu'"en signe de bonne volonté", il était "prêt à des discussions directes avec des représentants du régime syrien au Caire, en Tunisie ou à Istanbul". Cette proposition a été rejetée par une partie de l'opposition, dont le Conseil national syrien (CNS), sa principale composante. Mais plusieurs capitales occidentales ont salué les propos de M. Khatib. S'exprimant devant un parterre de hauts responsables et de diplomates, le chef de l'opposition a dénoncé avec force l'inaptitude de la communauté internationale à agir près de deux ans après le début de la guerre civile qui a fait plus de 60.000 morts selon l'ONU. "Il est inacceptable que la communauté internationale se contente de regarder ce qui arrive au peuple syrien", a-t-il déclaré. "Le régime est soutenu par le silence de la communauté internationale" et "si cela continue, il y aura des conséquences graves dans la région", a-t-il ajouté. M. Khatib a précisé qu'il allait dire à M. Biden que "tout ce qui peut mettre fin à cette tragédie est acceptable". Il a notamment évoqué le recours à "des moyens électroniques" pour "empêcher les avions de bombarder". Intervenant à Munich aux côtés de M. Khatib, le médiateur international Lakhdar Brahimi a de nouveau estimé que la solution devait être trouvée par le Conseil de sécurité de l'ONU et a plaidé pour la mise en place d'un gouvernement de transition qui aurait "les pleins pouvoirs exécutifs". Le médiateur international doit s'entretenir samedi avec MM. Biden et Lavrov à Munich.