De nouveaux combats étaient en cours samedi entre rebelles touareg alliés aux forces françaises et jihadistes dans le nord du Mali, alors que se poursuit dans la région du massif des Ifoghas la traque des islamistes marquée, selon le Tchad, par la mort de 13 militaires tchadiens et 65 combattants ennemis. Selon des sources sécuritaires régionale et malienne, les affrontements opposaient depuis samedi matin des combattants du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg) et ceux d'un groupe armé non encore identifié à In-Khalil, localité proche de Tessalit et de la frontière avec l'Algérie, où un attentat-suicide avait visé la veille les rebelles touareg. "Il semble que ce sont des combattants arabes qui sont opposés actuellement aux Touareg du MNLA", a précisé la source sécuritaire malienne. Selon Mohamed Ibrahim Ag Assaleh, responsable du MNLA basé à Ouagadougou, le camp adverse est composé de "groupes terroristes" venus à bord de nombreux véhicules et "dirigés par Omar Ould Hamaha", du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), un des groupes islamistes ayant occupé le nord du Mali en 2012. Aucun bilan n'était disponible d'aucune source. Samedi, le Mujao a revendiqué l'attentat-suicide de la veille à In-Khalil, située dans la région de Kidal (nord-est). Cette région abrite aussi l'Adrar des Ifoghas, zone montagneuse entre Tessalit et Kidal-ville (1.500 km de Bamako) considérée par certains Touareg comme leur berceau et où se sont réfugiés de nombreux islamistes armés liés à Al-Qaïda traqués par l'armée française. Les forces françaises avaient repris fin janvier le contrôle de l'aéroport de Kidal avec quelque 1.800 soldats tchadiens sécurisant la ville, contrôlée depuis peu par des islamistes se disant "modérés" et le MNLA qui y refuse la présence de soldats maliens mais assure collaborer avec la France. Le Tchad a annoncé vendredi soir avoir infligé de lourdes pertes aux jihadistes mais avoir aussi enregistré des morts parmi ses militaires. "L'armée tchadienne a détruit cinq véhicules et tué 65 jihadistes, et elle déplore treize soldats tombés au champ d'honneur et cinq blessés", a indiqué l'état-major dans un communiqué publié à N'Djamena.