Le président Abdelaziz Bouteflika a estimé mardi, en évoquant l'attaque meurtrière d'un site gazier du Sahara algérien en janvier, que la sécurité du pays était mise en danger par la situation au Mali et par des manifestations sporadiques de terrorisme, a indiqué l'agence APS. "Nous sommes confrontés à d'autres défis. Notre sécurité est mise en danger par la situation au Mali à notre frontière sud et par les manifestations sporadiques d'un terrorisme que nous n'avons de cesse de combattre", a indiqué M. Bouteflika. Il s'exprimait dans un message aux travailleurs algériens, à l'occasion du double anniversaire de la création de l'union générale des travailleurs algériens et la nationalisation des hydrocarbures qui seront célébrés dimanche au complexe gazier de Tiguentourine, théâtre d'une prise d'otages meurtrière à la mi-janvier. L'usine de Tiguentourine, située près d'In Amenas à 1.300 km au sud-est d'Alger, est gérée conjointement par l'Algérien Sonatrach, le Britannique BP et le Norvégien Statoil. A l'arrêt depuis le 16 janvier, le complexe gazier doit redémarrer partiellement au plus tard dimanche, avait affirmé lundi le PDG de Sonatrach. "Ce qui s'est passé dernièrement à In Amenas (...) a mis en lumière la cruauté des bandes terroristes, mais en même temps le savoir-faire de notre armée, de nos services de sécurité, qui ont su mettre fin à cette agression contre l'une des installations les plus importantes de notre pays", a ajouté le chef de l'Etat. M. Bouteflika s'est incliné "à la mémoire des travailleurs algériens et étrangers qui ont perdu leur vie lors de ce lâche attentat" et exprimé de l'admiration et de la gratitude à ceux" qui, par leur sang-froid et leur attitude courageuse, ont permis la sauvegarde des installations et de l'outil de production". Au total 37 otages étrangers et un Algérien ont été tués lors de cette prise d'otages, alors que 29 ravisseurs, membres d'un commando jihadiste, ont péri et trois autres ont été capturés. L'armée algérienne a renforcé sa présence à la frontière avec le Mali, fermée depuis le 14 janvier, afin d'éviter les incursions de jihadistes armés venus du nord. L'Algérie, initialement réticente à une intervention militaire dans le conflit malien, a autorisé par la suite le survol de son territoire par l'aviation française.