Plusieurs dizaines de membres de l'opposition syrienne se sont retrouvés lundi matin à Istanbul pour tenter de se choisir un Premier ministre et un gouvernement provisoire chargés d'administrer les régions de Syrie contrôlées par les rebelles qui combattent le président Bachar al-Assad. Cette réunion, organisée dans un hôtel de la mégalopole turque, rassemble pour deux jours les responsables de la Coalition nationale syrienne, reconnue par des dizaines de pays comme le seul représentant légitime du peuple syrien. Elle intervient après deux ans d'une guerre qui a fait plus de 70.000 morts. La nomination d'un Premier ministre intérimaire a déjà été reportée à plusieurs reprises, les membres de la Coalition n'étant jusque-là pas parvenus à trancher entre la formation d'un véritable gouvernement ou la mise en place d'un organe exécutif simplifié aux pouvoirs plus limités. Une dizaine de personnalités ont déjà déclaré leur candidature au poste de chef du gouvernement, si les discussions d'Istanbul permettent l'organisation d'une élection. Trois d'entre eux font figure de favoris: un ancien ministre de l'Agriculture de l'ancien président Hafez al Assad, un économiste et un cadre supérieur dans les télécoms, qui ont vécu longtemps aux Etats-Unis. La première tâche de ce Premier ministre consistera à nommer un gouvernement qui sera chargé de gérer les territoires du nord et de l'est du pays conquis de haute lutte par les insurgés mais plongés dans le chaos.