Le Premier ministre de la rébellion syrienne, Ghassan Hitto, a entamé des consultations pour former un gouvernement intérimaire dont l'autorité s'étendra à l'ensemble de la Syrie, a annoncé samedi la Coalition nationale de l'opposition dans un communiqué. "Le gouvernement intérimaire est l'autorité exécutive qui étendra son autorité sur l'ensemble du territoire national syrien et sera constitué de 11 ministères", a annoncé la Coalition, qui a désigné en mars M. Hitto comme Premier ministre. Le communiqué donne le détail des onze ministères: Défense, Intérieur, Affaires étrangères, Administration locale, Economie et ressources publiques, Education, Agriculture et eau, Santé, Infrastructures, Aide et Justice. Chaque ministre devra "être un avocat de la révolution syrienne" et travailler sur le territoire syrien, insiste la Coalition, précisant que les piliers du régime de Bachar al-Assad ou "ceux ayant commis des crimes contre le peuple syrien" ne pouvaient pas faire partie de ce gouvernement. L'opposition syrienne est divisée sur la nécessité de mettre sur pied un gouvernement intérimaire et sur le choix de M. Hitto. Juste après son élection, une douzaine de membres éminents de la Coalition ont dénoncé des pressions du puissant bloc des Frères Musulmans et suspendu leur participation. Dénonçant l'absence de consensus dans la désignation de M. Hitto, les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) ont également refusé de le reconnaître. Avant la désignation de M. Hitto, le chef de l'ASL, Selim Idriss, avait prévenu que les insurgés exigeaient que le gouvernement intérimaire ait autorité sur l'ensemble du pays et pas seulement sur les zones contrôlées par les rebelles comme initialement prévu. En dépit des divergences au sein de la Coalition, Hitto s'est rendu en Syrie peu après sa désignation et a tenu des réunions avec des civils et des rebelles dans la province d'Alep (nord).