à quarante-huit heures de sa participation au sommet de la Ligue arabe à laquelle l'a convie le Qatar pour prendre la place du régime de Bachar Al-Assad, qui refuse d'y siéger, l'opposition syrienne a implosé. Rien ne va plus au sein de la coalition de l'opposition syrienne, qui a vécu hier sa pire journée avec la démission de son chef, Ahmed Moaz Al-Khatib, et le refus de l'Armée syrienne libre de reconnaître Ghassan Hitto, le Premier ministre rebelle syrien, choisi après des discussions houleuses à Istanbul. Ainsi, au moment où l'on pensait que l'opposition syrienne était plus unie que jamais, après l'accord sur la personnalité chargée de diriger le gouvernement en exil, voilà que tout s'effondre comme un château de cartes. C'est le chef de la coalition de cette opposition, reconnue pourtant comme la représentante légitime du peuple syrien par des dizaines de pays et d'organisations internationales, Ahmed Moaz Al-Khatib, qui causé la première fracture en annonçant hier sa démission de son poste. “J'annonce ma démission de la Coalition nationale, afin de pouvoir œuvrer avec une liberté que je ne peux pas avoir au sein d'une organisation officielle", a-t-il indiqué dans un communiqué publié sur sa page Facebook. Cette démission surprise intervient quelques jours après l'élection sans précédent d'un Premier ministre chargé d'administrer les territoires rebelles en Syrie, Ghassan Hitto, alors que la révolte contre le président Bachar al-Assad est entrée dans sa troisième année. “Durant ces deux dernières années, nous avons été égorgés par un régime d'une brutalité sans précédent, alors que le monde nous observait", a ajouté M. Al-Khatib dans son communiqué. Al-Khatib a également indiqué que “toutes les destructions des infrastructures syriennes, la détention de dizaines de milliers de personnes, l'exil forcé de centaines de milliers d'autres (...) n'ont pas suffi pour que la communauté internationale prenne une décision afin de permettre au peuple de se défendre". Cette démission intervient après plus de quatre mois après qu'il eut été choisi à la tête de la Coalition nationale formée à Doha sous la pression de la communauté internationale qui avait appelé les opposants au régime de Damas à s'unir. “Notre message à tous, c'est que seul le peuple syrien va prendre sa décision. J'ai fait une promesse à notre grand peuple que je démissionnerai si une ligne rouge était franchie. Aujourd'hui, j'honore ma promesse", a-t-il affirmé. Apparemment opposé à la nomination d'un Premier ministre rebelle d'intérim, Ahmad Moaz Al-Khatib aurait voulu démissionner depuis un certain temps. D'ailleurs, cette désignation n'a pas été du goût de l'Armée syrienne libre (ASL), qui a annoncé hier son refus de reconnaître Ghassan Hitto, le Premier ministre rebelle syrien, choisi le 19 mars après des discussions houleuses à Istanbul. “Nous, l'ASL, ne reconnaissons pas Ghassan Hitto comme Premier ministre, car la Coalition nationale ne l'a pas choisi par consensus", a déclaré Louaï Mouqdad, coordonnateur politique et des médias au sein de l'ASL. Pour rappel, Ghassan Hitto avait remporté l'élection à Istanbul par 35 voix sur 49 votants après 14 heures de discussions lors d'une réunion à huis clos, mais des opposants à cette nomination avaient accusé les Frères musulmans et le Qatar d'avoir forcé la main à la Coalition. Une dizaine de membres de la Coalition, dont son porte-parole Walid al-Bounni, avaient décidé de geler leur appartenance pour ne pas participer à cette élection qu'ils jugeaient illégitime. La Coalition est le plus important regroupement de l'opposition syrienne. “Avec tout notre respect pour Hitto, il est impossible pour l'ASL de reconnaître un Premier ministre n'ayant pas obtenu un consensus sur son nom de la part de toutes les composantes de la Coalition", a affirmé M. Moqdad. “Nous appelons les membres de la Coalition à corriger leurs erreurs", a-t-il ajouté. Ces propos de Mouqdad interviennent au lendemain de ceux du chef de l'ASL, le général Selim Idriss, qui avait publié un communiqué Youtube affirmant : “L'ASL et toutes ses entités conditionnent leur soutien et leur coopération avec le Premier ministre à un consensus" parmi l'opposition. M T